Les souliers rouges
Datte: 27/03/2021,
Catégories:
fhh,
extracon,
hotel,
Auteur: Céline_lafont, Source: Revebebe
... d’apprentissage de deux jours et demi, sur un nouveau logiciel comptable, en province. Des places s’étaient libérées brusquement et l’on me demandait de participer à la session de la semaine suivante, en urgence.
Abandonner si brutalement mon mari et ma fille en cette fin de mois de juin ne m’enchantait guère ; je pensais sincèrement refuser cette offre, certaine que Cyril ne me laisserait pas partir. Mais ce fut tout le contraire. Cyril était enthousiaste :
— Tu te rends compte ? Une formation gratuite, c’est une chance !
— Je ne veux pas vous laisser tous les deux.
— Juste une parenthèse de trois jours et tu reviens avec une expérience supplémentaire.
— Cyril, je te rappelle que j’ai retiré mon stérilet avant-hier ; on a d’autres projets, non ?
— Le bébé ne va pas venir la semaine prochaine ; pense à ta carrière, à l’augmentation de salaire qui t’a été promise : cela nous fera du bien.
À contrecœur, je finis par accepter.
Le dimanche suivant, jour du départ, devant mon manque d’entrain Cyril m’aida à faire mes bagages. Je lui tendis mes vêtements qu’il entassa dans la valise. Puis soudain Cyril souleva mes escarpins rouges en disant :
— Tu sais, tu auras peut-être une soirée habillée : tu devrais les emporter.
Ces chaussures étaient pour lui un symbole érotique. Je le regardai d’un air interrogatif.
— Je sais à quoi tu penses ; mais si tu les portes, tu ne pourras faire autrement que de penser à moi.
Le raisonnement n’était pas faux et j’en ...
... souris. Il mit mes précieux souliers dans la valise et souleva mon porte-jarretelles en disant :
— Ça, par contre, je ne veux pas que tu les portes sans moi. Je le garde bien au chaud pour ton retour, d’accord ?
— Si tu veux, je le mets tout de suite et je fais tout ce que tu veux.
— Je te vois venir, ma belle : tu veux rater ton train ! Il n’en est pas question.
J’avais plus envie de câlins que de sermon. Je fis la moue, fermai ma valise avec difficulté tant elle était pleine et, à 15 heures pile, je prenais le train en direction d’une grande ville de province que je ne connaissais que de nom, abandonnant mon mari et ma puce de trois ans.
L’organisme de formation avait eu la bonne idée d’organiser le stage dans un hôtel situé à côté de la gare que je n’eus aucune peine à trouver, et je rejoignis ma petite chambre pour un long moment de solitude. J’appelai mon mari pour lui dire qu’il me manquait déjà et que je l’aimais. Cet appel me fit chaud au cœur mais je retombai ensuite dans le silence de cette chambre étrangère dans laquelle j’eus beaucoup de mal à trouver le sommeil.
Le lendemain matin, je descendis dans la salle de cours et me présentai au formateur avant de profiter du petit-déjeuner-buffet installé dans un coin de la salle. Ayant sauté le dîner de la veille, je bénis les organisateurs et profitai goulûment de cette aubaine. Les autres stagiaires parlaient peu et avaient l’air aussi perdu que le mien, ce qui me rassura. Nous fûmes invités à nous asseoir ...