Les souliers rouges
Datte: 27/03/2021,
Catégories:
fhh,
extracon,
hotel,
Auteur: Céline_lafont, Source: Revebebe
... ressortir.
Je n’eus pas à le regretter : il me fit sortir de ma chrysalide, me donna confiance en moi. Je devins femme. J’avais raté les deux premières marches mais je franchissais les suivantes avec enthousiasme. J’acceptais tout de lui, sans aucune réticence, tellement il se montrait doux et prévenant. Il était le maître et moi l’élève docile qui s’empressait de réaliser avec joie chacune de ses demandes pour donner ou recevoir des plaisirs jusqu’alors inconnus. J’abandonnai sans réticences mes bons vieux jeans et tee-shirts pour des tenues beaucoup plus sophistiquées. Je partageai même avec entrain son fétichisme pour les porte-jarretelles, bas et les magnifiques talons aiguilles rouges qu’il m’offrit un soir, et qu’il aimait par-dessus tout. Cyril a dépensé une fortune en vêtements pour me rendre encore plus désirable, et cela me plaisait beaucoup. Surmonter ma timidité a été une véritable victoire.
Un an après notre rencontre, il y a sept ans, amoureuse et reconnaissante de tout ce qu’il avait fait pour moi, et malgré ses bourses vides – je parle d’argent, bien sûr – j’acceptai le mariage dans un petit village de province. Quatre ans plus tard naissait notre petite fille alors que nous venions d’emménager dans une maison de la banlieue parisienne. Une vie banale mais heureuse avec nos travails, nos familles, nos amis et nos voisins. Peut-être trop banale car quand tout va trop bien nous ne sommes pas méfiants ; pourtant, chacun de nous possède ses démons : ...
... il faut juste ne pas les réveiller. Moi, les miens dormaient encore, mais d’un sommeil de plus en plus léger.
Dans mon monde parfait, il y eut une première fêlure lorsqu’un soir je dînai avec une relation de travail, il y a moins d’un an. Cet homme avec sa voix grave, sa prestance et sa gentillesse me faisait vibrer. Moi qui avais attendu si longtemps mon homme à moi, je découvrais subitement de l’intérêt pour un autre animal de son espèce. Je n’éprouvais aucun amour pour cet homme, mais une attirance physique évidente.
La seconde fêlure fut récente. Un soir, j’attendais mon mari vêtue de tout mon attirail de séduction, salope de la tête aux pieds. Plusieurs semaines que nous n’avions pas fait l’amour. Je l’attendais avec impatience et des envies à fleur de peau. L’impression de pouvoir jouir à la première caresse, une attente douloureuse qui provenait du plus profond de mon ventre. Mais lorsqu’il arriva, mon plan s’effondra comme un château de cartes. Monsieur n’était pas d’humeur ; sa journée professionnelle avait été difficile et le coït tant espéré fut expédié en un claquement de doigt. Ce soir-là, à côté des ronflements de mon compagnon, j’eus beaucoup de mal à trouver le sommeil.
Le lendemain, je lui fis part de ma déception. Ce fut une journée de disputes suivies d’une réconciliation sous la couette et la décision d’avoir un deuxième enfant. La vie est parfois curieuse…
Peu de temps après cet épisode, mon entreprise me proposa de participer à un stage ...