Harmonie du soir - Histoires de Sexe

Harmonie du soir

... pour que je puisse t’aider. On m’a menacé, moi aussi, avec des lettres… mais toi, tu as rencontré quelqu’un, n’est-ce pas ? Dis-le moi… un type, c’est ça ?

Mais Liana secoua la tête de gauche à droite, avec véhémence, tout en continuant à pleurer.

— Liana, je t’en prie… tu n’auras pas à manquer à ta parole… dis-moi seulement oui ou non, d’accord ? Alors… est-ce que ce type s’appelait Charles ?

La jeune femme redressa soudain la tête. Ses yeux brouillés de larmes, son visage tendu, étaient si attendrissants que Tomaze oublia l’espace d’une seconde la cause de sa présence en ces lieux. Elle le regarda avec crainte. Reprenant ses esprits, il pêcha dans ce regard la réponse qu’il attendait. Oui, c’était bien Charles, Liana semblait suffisamment explicite là-dessus.

— Avant que tu ne me demandes, avec ton habituel air d’inquisiteur douteux, comment je peux être au courant de ça, sache que Charles et moi sommes liés à cause de ces choses dans mon passé dont je ne me sens pas fier… il a toutes les raisons de m’en vouloir, mais je ne veux pas qu’il s’attaque à toi, compris ?

Liana garda le silence. Elle ne pleurait plus. Puis elle renifla, et s’assit précautionneusement sur le matelas. Un autre regard sur Tomaze la conforta dans l’idée qu’il était sincère.

— Pourquoi ne pas m’avoir dit tout ça avant ? murmura-t-elle. Je vis avec cette peur au ventre depuis déjà trois semaines.
— Et toi ? Pourquoi ne pas m’avoir fait confiance ?
— Il y a trop de mystère ...

... autour de toi. Trop d’événements et de circonstances incompréhensibles, dit-elle avec honnêteté.
— J’en suis désolé. Je n’essaie pas de me cacher de toi, je suis comme ça, c’est tout. Avec toi comme avec tout le monde. J’ai mes raisons d’être devenu ainsi.
— Oui.
— Oui… quoi ?
— Oui, je sais.

Un long silence succéda à cet échange de paroles. Puis Tomaze, dans un geste infiniment doux, prit Liana dans ses bras, et la berça, avec lenteur. Elle résista un instant, puis se laissa aller.

— Tu ne me mentiras plus ? demanda-t-elle, d’une voix étouffée.

Il sentit son cœur s’emplir d’une immense peine.

— Je ne peux pas te le promettre, Liana, répondit-il avec amertume. Certaines choses ne doivent pas être exposées au grand jour. Ça causerait des chagrins inutiles à trop de monde. Je veux juste que tu aies confiance en moi.
— Et comment le pourrais-je, si tu me mens tout le temps ? se défendit-elle avec véhémence.
— Je veux juste que tu aies confiance. En retour, je te promets de ne jamais rien faire ou dire qui puisse te causer du mal. Mais tu dois me jurer que tu te contenteras de ce que je te révèle sur moi, et de ne pas chercher à en savoir plus. Ne fouille pas dans mon passé, Liana. Ça vaut mieux pour tout le monde.

« Pourquoi ? » pensa-t-elle, le nez collé contre son pull, les yeux fermés. « Pourquoi Tomaze ? Parce que je risque de déterrer des cadavres qui te font peur, c’est ça ? Le vieux principe du squelette dans le placard ? »

— Je te le jure, ...