1. Une merveilleuse nuit


    Datte: 06/05/2018, Catégories: fh, hplusag, voyage, pénétratio, fsodo, fantastiqu, Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe

    ... demander ma main. C’était un bon bûcheron, très travailleur, d’une bonne famille, mes parents ont accepté. Le mariage a été fixé au samedi 16 mai 1914.
    
    Comme les autres filles, je suis allé deux jours avant, le jeudi, voir Monsieur. Il m’avait invitée, à passer l’après-midi avec lui. Je me demandais quel genre de cadeau il allait me faire.
    
    Nous avons déjeuné et surtout un peu bu, servis par Mélanie. Puis, pour discuter plus tranquillement, il m’a amené dans une pièce, la chambre bleue. Elle était magnifique. Au cours de la discussion, il m’a demandé si je voulais essayer une robe, jolie comme j’étais, je serai encore plus belle. Bien qu’un peu effrayée, de me déshabiller devant un homme, j’ai accepté. À midi, il m’avait fait boire du bon vin. Et je ne sais pas trop ce qui s’est passé, mais je me suis retrouvée nue sur le lit. Il s’est mis à me caresser d’une façon merveilleuse. Il m’a fait l’amour, à moi, qui étais pucelle. Mais ça a été magique. Mieux, après il m’a… enfin je n’ai pas pu m’asseoir pendant quelques jours.
    
    Et je suis reparti avec cinq louis d’or. J’ai compris la signification du cadeau, mais celles qui, comme moi, avaient eu de l’or, ne disaient pas de quelle façon elles l’avaient obtenu.
    
    Le samedi nous nous sommes mariés. Monsieur était présent. Le soir, nous avons eu notre nuit de noces. Mon mari n’était pas un benêt, pendant son service militaire il avait fréquenté les bordels. Mais je me suis bien gardé de lui dire que je n’étais plus ...
    ... vierge.
    
    J’ai été enceinte immédiatement. Ce qui arrivait souvent aux filles qui avaient eu de l’or. Sébastien était fou de joie, nous faisions de grands projets. Août 1914, la guerre. Vingt-cinq jeunes du village ont été mobilisés ainsi que Monsieur malgré son âge, il était officier de réserve. Ils sont partis tous ensemble dans une diligence que Monsieur avait fait venir. Il était naturellement avec eux.
    
    Les adieux ont été déchirants, mais tous promettaient de revenir avant Noël.
    
    Le 8 novembre 1914, le maire est venu m’annoncer que Sébastien était mort pour la patrie. Le 15 février 1915 j’ai accouché de mon petit Louis. Le 17 novembre 1918, il est mort de la grippe espagnole. Je me suis retrouvée seule, désespérée. Je suis retourné vivre chez mes parents. Mais il paraît que mes malheurs m’avaient rendue un peu folle.
    
    Sur les vingt-cinq jeunes partis, treize sont revenus. Dont un manchot, deux avec une jambe en moins et un autre gazé. Quant à Monsieur, il est rentré défiguré, un coup de sabre lui ayant ouvert du visage.
    
    Pendant un mois, on ne l’a pas vu. Puis il est revenu à la messe, mais il ne priait plus. Pour aider les veuves, il les embauchait deux ou trois jours par semaine. Il nous payait bien. Quand j’y allais, parfois je couchais au château et, je peux le dire maintenant, tu ne le répéteras pas, monsieur passait la nuit avec moi. C’étaient de vrais moments de bonheur, les seuls que j’avais. Et je sais que les autres jolies veuves faisaient comme moi.
    
    Un ...
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