1. Une merveilleuse nuit


    Datte: 06/05/2018, Catégories: fh, hplusag, voyage, pénétratio, fsodo, fantastiqu, Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe

    ... prévisions.
    
    J’entre dans un bois assez épais, il me faut allumer les phares. J’aborde une longue ligne droite quand tout à coup, plus rien : moteur arrêté, phares éteints. Je tire sur le démarreur, rien. Je n’y connais rien en mécanique. Je regarde la carte, il y a un village à cinq ou six kilomètres. Plus qu’une chose à faire, y aller à pied afin de téléphoner pour de me faire dépanner. Et surtout manger, car je commence à avoir faim, à midi je me suis contentée d’un sandwich.
    
    Heureusement je suis chaussée de baskets. Je prends mon blouson en jean sur ma robe ample et pars d’un bon pas, languissant de sortir de ce tunnel végétal qui me fait un peu peur. Je marche depuis dix minutes environ, quand je vois au loin, une grande bâtisse. Je vais pouvoir téléphoner de là. Soudain un orage, un véritable déluge éclate. En quelques secondes je suis trempée. Je cours aussi vite que je le peux. Un grand portail entre deux piliers, sur l’un un lion, sur l’autre un dauphin. Puis une longue allée et au fond une grande maison.
    
    Je monte les marches jusqu’à un grand perron et frappe à la porte. Elle s’ouvre. Un vieil homme en gilet rayé avec un bougeoir à la main.
    
    — Entrez donc Mademoiselle, mettez-vous à l’abri. Vous désirez ?
    
    Mon dieu ! Il y panne de courant pourvu que le téléphone fonctionne !
    
    — Je suis en panne de voiture, est-ce que je pourrais téléphoner s’il vous plaît.
    — Mademoiselle, nous n’avons pas le téléphone.
    
    Catastrophe. Mais cela n’a rien de ...
    ... particulièrement surprenant en ce lieu isolé.
    
    — Firmin, fait une voix, quelqu’un est là ?
    — Oui, monsieur, une jeune fille mouillée qui voudrait téléphoner.
    — Entrez mademoiselle, venez vous sécher.
    
    Une porte au fond de l’entrée s’ouvre sur une pièce éclairée par une fenêtre en face. Une voix masculine chaude, agréable. La silhouette qui se découpe en contre-jour est magnifique. Grand, bien proportionné, l’homme s’avance d’un pas léger. Et il apparaît dans la lumière du bougeoir.
    
    Je suis stupéfaite. Dans la cinquantaine, le visage barré d’une longue et large cicatrice qui descend sur la joue et le long du cou. Cela lui donne un aspect étrange, à la fois effrayant et pourtant sympathique. Il ressemble à un flibustier tel que je les voyais dans mes livres quand j’étais enfant. Costume noir, chemise blanche, lavallière, il paraît prêt à se rendre à une cérémonie.
    
    — Firmin, dites à Mélanie de conduire mademoiselle à la chambre bleue. Qu’elle l’aide à se sécher et qu’elle lui fournisse une robe.
    — Mais monsieur, je ne veux pas vous déranger.
    — Mais au contraire, vous m’apportez un peu de soleil dans cette sombre demeure, par un temps pareil.
    
    Une vieille dame apparaît. Robe noire, tablier blanc, une coiffe blanche bordée de dentelles. Un vrai personnage de théâtre. Par un grand escalier en volute, un bougeoir à la main, elle me guide jusqu’au premier étage, m’introduit dans une chambre tapissée de bleu. Mais tapissée avec des vraies tapisseries en tissu ! Puis vers une vaste ...
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