1. Une merveilleuse nuit


    Datte: 06/05/2018, Catégories: fh, hplusag, voyage, pénétratio, fsodo, fantastiqu, Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe

    La mine triste autour de la table dans la maison familiale, Christophe, Emma et Violaine, se regardent en soupirant. Il y a deux jours, ils ont conduit leur mère Francine à sa dernière demeure. Depuis trois ans elle souffrait d’une longue maladie comme l’on dit à la télé. Ils l’on soutenue, assistée, accompagnée jusqu’à la fin. Elle est restée lucide jusqu’à son dernier jour, leur dictant ses dernières volontés.
    
    — Il faut pourtant s’occuper de son ordinateur, on ne peut pas tout effacer, c’est elle qui nous a demandé de le consulter, et de trier, dit Christophe.
    — Oui, elle voulait que l’on prenne connaissance de tout le contenu, et que l’on garde que ce qui est nécessaire.
    — Il faut s’y mettre.
    
    Pendant de longues heures, ils consultent les comptes, les impôts, les assurances afin de pouvoir répondre à toutes les formalités ou demandes d’administrations. Ils revoient les photos de la famille, les conservant soigneusement. Puis, à un moment, ils tombent sur un répertoire : Personnel. Ils découvrent du courrier avec les parents et les amis. Ils décident de les garder, mais de ne pas les consulter sauf si cela s’avère nécessaire. Enfin un sous répertoire : Mémoires. À l’intérieur, un fichier dénommé « souvenirs », C’est un long récit, l’histoire de son enfance et de sa vie en couple. Ils la connaissent en grande partie par leurs souvenirs ou par ses récits. Ils se promettent de la lire et d’en tirer un document pour leurs enfants. Et un fichier intitulé : « Pour mes ...
    ... enfants, à ouvrir avec précaution ».
    
    Ils décident de le consulter. Une heure plus tard, ils se regardent d’un air perplexe, ne savent que penser.
    
    Voici ce qui s’est passé le jeudi 19 septembre 1957.
    
    C’était une semaine avant notre mariage. Avec Pierre, nous étions fiancés, comme cela se faisait à ce moment là, et nous devions convoler le samedi 28 septembre 1957 à Nîmes. Certes, bien que cela ne soit pas habituel à l’époque, nous avions pris un peu d’avance, mais en prenant des précautions, Pierre ayant un copain qui lui fournissait ce que l’on appelait « des capotes anglaises », en un mot des préservatifs.
    
    À cette époque là, je travaillais depuis deux ans à la banque à Nantes, espérant pouvoir revenir dans le midi, Pierre avait déjà pu rentrer. J’avais décidé de me payer une dernière balade en célibataire, de descendre par les petites routes du Centre.
    
    Ce jour-là, j’ai une deux chevaux neuve, véhicule sensationnel, solide, sobre, confortable, passant partout, et surtout ne tombant jamais en panne, mais il est difficile de dépasser le quatre-vingt-dix.
    
    Je suis sur une petite départementale tranquille, je n’ai croisé aucun véhicule et compte atteindre Mende pour y passer la nuit. Le ciel est clair, il me reste une centaine de kilomètres. Il n’est que cinq heures, j’ai tout mon temps, je suis heureuse.
    
    Insensiblement, le temps se gâte, des nuages noirs apparaissent. Cela me surprend, à la radio, la météo a annoncé un temps clair. Mais ce n’étaient que des ...
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