Le cavalier de l'Empereur
Datte: 05/05/2018,
Catégories:
fh,
fbi,
hplusag,
uniforme,
campagne,
voyage,
amour,
Oral
aventure,
historiqu,
Auteur: Margeride, Source: Revebebe
... arrivant portait l’habit vert, galonné d’argent des officiers d’ordonnance de l’Empereur. Sa voix se fit doucereuse :
— Heureux de vous voir, lieutenant, je viens de capturer des prisonniers et j’ai donné ordre à ces cuirassiers de les escorter vers l’arrière.
— Bon appétit mon commandant… Où les avez-vous capturés ? Son ton était poli mais ironique.
— Eh bien…
— Pardonnez-moi, lieutenant, le colonel prussien s’était approché. Je suis le colonel Von Chaltz, de l’armée de sa Majesté le Roi de Prusse. Ce n’est pas au commandant mais au maréchal des logis des cuirassiers que je me suis rendu.
— N’écoutez pas ce menteur, lieutenant, c’est un ennemi, hurla l’autre.
— Lieutenant Gougeard, officier d’ordonnance de sa Majesté l’Empereur des Français, mes respects colonel. Eh bien commandant, vous traitez le colonel de menteur ? Je ne vois qu’une façon de régler la chose. Voulez-vous que je sois votre témoin ?
— Non, excusez-moi, je parlais de ce sous-officier insolent.
— Ah, bien sûr. Impossible de vous battre en duel avec un sous-officier… Dans ce cas, voulez-vous, commandant, que nous fassions trancher ce différent par l’Empereur ? Son quartier général est à une demi-heure de cheval… Enfin, disons une heure, il regarda ostensiblement la bedaine de l’officier.
Le gros chef de bataillon se décomposa. Malgré la différence de grade, il savait que ses galons ne pèseraient pas lourd face à cet élégant jeune homme qui appartenait à ce corps prestigieux et redouté que l’on ...
... surnommait les « yeux de Napoléon ». Un mot de Gougeard auprès du Maître et c’en était fini de sa carrière militaire, voire pire.
— Je me suis mal exprimé, lieutenant, je voulais dire que nous avons aidé le maréchal des logis à les surveiller.
— À la bonne heure ! Dans cas, maréchal des logis, veuillez m’accompagner auprès du Prince Murat pour lui faire votre rapport. Commandant, vous escorterez les prisonniers si vous le voulez bien.
Pierre intervint :
— Mon lieutenant, j’ai autorisé le colonel et ses hommes à garder leurs armes, j’ai donné ma parole.
— Fort bien, le commandant respectera vos accords. N’est-ce pas ?
— Naturellement lieutenant, siffla le gros officier, au bord de la suffocation.
Von Chaltz s’approcha de Pierre :
— Monsieur, vous vous comportez comme un chevalier. Permettez-moi de vous serrer la main.
Pierre et Gougeard, partirent d’un galop allègre, laissant le gros commandant digérer son humiliation.
— Merci mon Lieutenant, vous m’avez tiré du pétrin.
— Mon petit vieux, je m’appelle Jean-Baptiste. J’ai commencé comme toi, simple hussard en Italie. Je ne peux pas supporter les gros abrutis comme ce commandant. Parce qu’on lui a donné quelques galons pour mener de pauvres diables à la guillotine sous la Terreur, il se prend pour un soldat ! Il bâfre son poulet pendant que ses hommes crèvent la dalle ! En tout cas, dès qu’on prend une ville, on se fait une bringue du tonnerre. Du vin et au moins deux femmes chacun !
Au débouché d’une ...