1. Le cavalier de l'Empereur


    Datte: 05/05/2018, Catégories: fh, fbi, hplusag, uniforme, campagne, voyage, amour, Oral aventure, historiqu, Auteur: Margeride, Source: Revebebe

    ... chevaux, eut raison du moral des Prussiens, déjà bien éprouvé par la bataille de la veille. Un colonel, le bras en écharpe cria à Pierre d’une voix résignée :
    
    — Arrêtez, Monsieur, nous nous rendons.
    
    Pierre leva son sabre et ses hommes s’arrêtèrent à quelques pas des Prussiens hébétés. Ils avaient le regard vide, l’air épuisé, leurs uniformes étaient maculés de boue, ils avaient dû fuir toute la nuit. Le colonel, s’avança vers Pierre qui le salua :
    
    — Maréchal des logis Desbois, 12ème régiment de cuirassiers, me donnez-vous votre parole de ne pas chercher à vous enfuir ?
    — Colonel Von Chaltz, état-major du général Von Grawert, vous avez ma parole. L’officier tendit à Pierre son épée.
    — Dans ce cas, mon Colonel, rassemblez vos hommes, je vous autorise à garder vos armes.
    — Merci Monsieur.
    
    Tandis que les Prussiens se rassemblaient, surveillés par ses cuirassiers, Pierre ordonna que l’on soigne les blessés et que l’on attache la dépouille du sous-lieutenant Lefranc sur le dos de son cheval. Prenant la lunette de Lefranc, il commença à scruter la plaine. D’abord il ne vit rien. Puis en se concentrant, il aperçut une silhouette, puis plusieurs puis des groupes d’hommes au loin dans la brume, qui marchaient vers l’Ouest. C’était l’armée Prussienne qui refluait en désordre vers la place forte d’Erfurt, tentant d’échapper aux troupes impériales.
    
    Portant le corps de son chef, escortant soixante-trois prisonniers dont un officier de haut rang, le détachement ...
    ... désormais commandé par Pierre se replia en direction des positions françaises. Ils avançaient depuis une demi-heure lorsqu’au débouché d’un bosquet, ils virent une troupe importante arrêtée sur le bord de la route. C’était des fantassins français, par petits groupes, ils se reposaient. Assis sur un rocher, un gros chef de bataillon, l’uniforme maculé de graisse, mordait dans une cuisse de poulet, une bouteille de vin posée à ses pieds. Il avait le crâne dégarni et les bajoues pendantes.
    
    Pierre s’approcha et le salua. L’officier fixa sur lui ses yeux porcins et, d’une voix de fausset, il lui lança :
    
    — Qu’est-ce que ceci, Maréchal des Logis, vous amenez des Prussiens armés dans nos lignes avez-vous perdu la raison ?
    — Mais, mon commandant…
    — Taisez-vous ! Je vous ferai casser, moi !
    — Ce sont des prisonniers, mon commandant.
    — Ce sont mes prisonniers, c’est mon bataillon qui tient ce secteur, ces prisonniers sont à moi. Veuillez me les remettre et qu’ils soient désarmés.
    
    Pierre sentit la colère monter en lui, ce gros porc voulait lui voler sa victoire. Il sentit derrière lui un frémissement parmi ses cuirassiers et vit que certains avaient mis la main sur leur sabre. Il parvint à garder son sang-froid.
    
    — Armes au fourreau, ordonna-t-il à ses hommes. Mon commandant…
    — Un mot de plus et je vous fais arrêter.
    
    À ce moment-là, il y eu un bruit de galopade. Monté sur un somptueux cheval gris, un lieutenant venait de surgir. Le gros chef de bataillon blêmit car le nouvel ...
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