Les émois de Valériane - 3/3
Datte: 14/02/2021,
Catégories:
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Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe
... eux que précisément j’enchevêtre dans les franges du tapis et qui me font piquer du nez en avant. Je manque de m’étaler et c’est elle qui me rattrape.
— Pour un peu, je finissais… enfin non, je commençais à vos pieds, dis-je afin de compenser ma bévue, détendre l’atmosphère et confirmer ce qui m’amène ici.
Elle avec qui j’étais dans la plus grande familiarité, m’embrasse ce soir du bout des lèvres.
— Tu me tutoyais vilaine avant de nous séduire, mon époux et moi-même !
Tout y est, le reproche, le pardon comme l’acceptation, et réponse ne saurait être moins équivoque. Au-delà, je perçois immédiatement la virulence de son désir, qui se traduit dans son air farouche de biche acculée et dans son regard qui la fait rougir violemment quand elle me dévisage et surtout lorsqu’elle l’attarde sur ma poitrine. Je la devine d’une fragilité extrême qui la rend prête à tout pour me contenter et me plaire. Pour la première fois depuis longtemps il me faut me réfugier derrière Valérie, redevenir l’évaporée face d’ange. C’est étonnant, à ce moment pourtant, elle me fait beaucoup plus d’effet que lui, Georges ou Albin et dans ce rôle de femme maîtresse un brin apeurée, elle me terrorise presque autant qu’elle m’attire, en tout cas m’affole et je me sens toute petite fille.
Elle est ce que je voudrais être ou du moins devenir, une grande dame affable, dépourvue d’arrogance et qui semble échapper à l’emprise du temps, élégante et accorte, condensant dans l’être et le faire ce ...
... que je ne sais qu’appeler : la classe.
La durée d’un éclair, je me demande si elle est aussi intimidante lorsqu’elle est entièrement déshabillée, tout en me rétorquant aussitôt que je suis là précisément pour le constater et cela me trouble étrangement. Elle me conduit vers un canapé gigantesque et m’invite à m’établir dans l’un de ses angles tandis qu’elle gagne celui qui lui est opposé, là-bas, tout au bout du monde. Le siège est très bas et sa courte robe rouge remonte très haut sur ses cuisses. Une seconde, j’envie le galbe fuselé de ses mollets, moi qui étais si fière de celui des miens, et qui estime maintenant ne disposer que de cylindres d’un diamètre presque identique côté genoux et chevilles. Je constate surtout qu’elle porte des bas à jarretière qui au-dessus de leur liseré laissent apparaître une blanche peau nue.
Je croyais, jusqu’à ce jour, qu’il revenait aux hommes seuls de fantasmer sur cette portion de notre anatomie et constate que, moi aussi, à présent, je brûle d’y témoigner de mes ferveurs. Son embarras et cet éclat blême sont peut-être des indices de vulnérabilité, mais si envoûtants qu’ils peuvent également se transformer en indubitable force. Laquelle de nous deux est à l’autre soumise ? Personnellement, je lui voue une soumission de caste, que lui valent son âge, son statut, mais surtout mon admiration. Elle, par contre, m’est soumise par ce qui lui semble l’extravagance de son désir, la crainte de ces jeux érotiques inaccoutumés aussi convoités ...