1. Les émois de Valériane - 3/3


    Datte: 14/02/2021, Catégories: ffh, hplusag, fplusag, champagne, couple+f, Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe

    ... bien pire, sans doute ?
    
    Il est des jours où l’on se sent à l’aise dans sa peau, où l’on plane sur son nuage et l’on pressent que tout vous réussira. Il en va ainsi aujourd’hui pour moi, et je sais qu’au plus haut degré cela renforce cet air évaporé qui me vaut le sobriquet de face d’ange. Je rayonne, en suis pleinement consciente et le panégyrique d’Albin a achevé de m’exalter. Ma vêture très sage s’harmonise absolument à ces candeurs un peu mutines pour composer un cocktail explosif qui brasse la fillette avec la jeune fille et jusqu’à la femme, si bien que je ne suis pas éloignée de me percevoir comme une digne incarnation de la féminité.
    
    Monsieur Dulousquin, à l’évidence, n’est pas insensible à mes attraits, toutefois sa raide sévérité lui interdit d’y rendre ouvertement hommage. C’est donc moi qui l’entreprends, qui l’interroge sur sa mission, qui approuve la manière dont il s’en acquitte et le félicite du succès grandissant de ses publications. S’il sait se montrer détaché, ou presque, face aux grâces des dames, il n’en va pas de même en ce qui concerne leurs encensements dont il se rengorge au point de laisser éclater ses satisfactions sans la moindre modestie. Je me fais un défi de lui extorquer un sourire ou un éloge, mais tout mon boniment n’a d’autre effet que d’enfler ses vanités. Nous discutons quelques instants et il se montre d’une intelligence perspicace, soutenue par une intuition et une sensibilité très fine. Après des échanges très professionnels, ...
    ... nous arrêtons une première entrevue au mardi suivant. J’ai constaté qu’Orianne nous surveille du coin de l’œil. Elle ne m’a jamais reproché de lui avoir dérobé Albin et s’est rapidement trouvé un autre galant. Alors qu’il s’écarte pour s’entretenir avec la sous-préfète, elle se rapproche et me souffle :
    
    — Attention la partie sera difficile. Monsieur Dulousquin a réputation d’être d’une fidélité absolue à sa jeune et splendide épouse.
    — Pour qui me prenez-vous, Orianne ?
    — Allons donc, je vous vois le feu aux joues, lui peut se méprendre, vous aussi, moi certainement pas. Voilà la dame qui arrive, je serais fort étonnée qu’il ne vous la présente pas.
    
    En effet, une femme magnifique vient lui prendre le bras. Rarement jeune femme ne m’a fait si forte impression. Grande, enfin presque une tête de plus que moi si l’on compte un chignon qui lui fait un casque et dont s’échappent des mèches de jais frisées qui se coulent dans son cou pour contraster avec sa blancheur délicate et son velouté de pêche. Mon teint mat et halé dont je suis si fière d’ordinaire, me pose en bohémienne à son côté. Un maquillage discret souligne l’amande de ses yeux immenses qui me font songer à ceux des antiques égyptiennes. Elle est sanglée dans un tailleur anthracite, un rien triste, mais très chic qu’elle égaye d’un chemisier vermillon et qui met en valeur ses galbes étonnants de perfection et ses proportions exemplaires. Elle a le port de tête majestueux et le regard altier qui soulignent sa ...
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