Les émois de Valériane - 3/3
Datte: 14/02/2021,
Catégories:
ffh,
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fplusag,
champagne,
couple+f,
Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe
... leur terme et que nous sommes seuls, je juge l’avoir suffisamment attisé et lui annonce que le sieur Laurent m’a invitée à dîner chez lui dans deux jours.
— En voilà une nouvelle, dit-il en se rembrunissant. C’est un très bon technicien, mais en tant qu’homme, il manque totalement d’envergure.
— Qu’entendez-vous ? Je le trouve charmant, gai et pas trop rigoriste.
— Pas trop peut-être, pas assez très certainement, répond-il de plus en plus affecté et saisissant pertinemment de qui je déplore l’austérité.
— Lui, au moins, s’aperçoit que j’existe et saura m’apprécier !
C’est presque fâché qu’il rétorque :
— Écervelée que vous êtes, il ne songe qu’à coucher avec vous et ne vous témoignera plus le moindre respect dès qu’il aura obtenu ce qu’il souhaite. N’y a-t-il aucun moyen de vous dissuader de commettre cette folie ?
— Si fait…
— Lequel ? Dites ?
— En en commettant plus folle encore…
Il comprend instantanément où je veux en arriver et blêmit.
— … et en avouant m’aimer.
Une infinie seconde, il demeure pétrifié.
— Cela ne se peut, j’aime mon épouse… et ne saurais la trahir.
Il baisse la tête et perdu dans la contemplation du bout de ses chaussures. À peine audible, il ajoute :
— Mais comment donc nous avez-vous ensorcelés ? Pas plus tard qu’hier, Alizée me confessait une réelle appétence charnelle à votre endroit.
J’avance vers lui, tandis qu’il recule horrifié jusqu’à ce que son bureau lui interdise de poursuivre sa retraite.
— Je vous ai ...
... troublé dès le premier regard échangé lors de notre première rencontre, avouez ?
Mes lèvres sont à dix centimètres de son visage et il secoue la tête comme pour se convaincre de la négative.
— Fédor, dites-moi que je n’ai rien à espérer, que jamais vous ne m’aimerez, tout en rapprochant encore mes lèvres. J’ai l’impression qu’il subit un terrible déchirement et sa face d’ordinaire si sereine est ravagée par ses aspirations antagoniques. Il est écarlate, quand il murmure :
— Accepterais-tu qu’Alizée, en cette aventure nous accompagne ?
C’est à mon tour d’être totalement sidérée. Ainsi, ce qu’il a trouvé afin de ne pas duper sa femme, c’est de la joindre à notre intrigue ! Et je présume maintenant que cet égarement n’est pas neuf, mais qu’il en fantasme depuis déjà quelque temps.
— J’admire et j’aime beaucoup votre épouse. Même physiquement, elle est loin de me laisser indifférente, mais ne vous y trompez pas, tout en accédant à cette ahurissante requête, c’est de vous que je suis éprise. Et elle, se pliera-t-elle à cette fantaisie ?
Pendant que je débite ma phrase, je poursuis insensiblement mon approche que j’achève en collant ma bouche sur la sienne. Il ne se dérobe plus et saisissant ma tête de ses deux mains, il l’incline légèrement pour mieux river ses lèvres sur les miennes. Nous nous étouffons alors d’un baiser brûlant qui ne s’encombre d’aucun préliminaire. Les yeux fermés, je m’abandonne à son étreinte affolée de remords, gonflée d’espérances et qui ...