La prisonnière de Qubilaï
Datte: 04/02/2021,
Catégories:
fh,
asie,
hdomine,
contrainte,
historique,
aventure,
fsoumisah,
Auteur: Stemcel, Source: Revebebe
... veut dire ? Comment ça je ne suis rien, je suis le meilleur général du maître de l’univers et toi, esclave, tu me fais l’affront de m’insulter !
L’interprète ajouta :
— Grand maître, elle cite un vers d’un de nos plus fameux poètes, Omar Khayyam. Il a vécu il y a trois siècles ici à Samarcande. Je sais que le prince Wazem et Ishtar aimaient particulièrement sa poésie. Le prince s’enorgueillissait de connaître par coeur toutes ses robbayat. (**)
— Dis-lui que c’est une passion de femmelette et que la poésie fait des hommes efféminés, s’emporta Qubilaï. Peu importe ce poète mort il y a trois siècles, c’est maintenant qu’elle deviendra ma femme et qu’elle va me servir pour le restant de ses jours.
Malgré le doux parfum des bosquets, l’air était lourd, le vent ramenait l’odeur âcre des incendies qui partout consumaient la ville et des relents de putréfaction des cadavres entassés dans les rues.
— Vous êtes des conquérants, lui dit-elle, mais vous ne laisserez rien dans les siècles. Comme disait le poète : « Avant notre venue, rien ne manquait au monde, après notre départ rien ne lui manquera ». Vous serez vaincus un jour et vous passerez. Il ne peut rien naître de bon de votre cruauté. Comme l’a écrit notre grand poète Omar Khayyam : « La roue de la vie est pareille à une lanterne magique, vous êtes des images qui passent ».
Furieux, Qubilaï se leva et passa derrière elle. De sa main droite, il avait saisi son poignard et menaçait de lui trancher la gorge, tandis ...
... que sa main gauche s’était glissée dans la tunique d’Ishtar pour lui palper lubriquement le sein.
Avec une voix déterminée, elle lui dit :
— Tu peux me violer, Mongol, mais tu ne me posséderas pas. Vous êtes la honte de l’univers, je déteste votre cruauté et chacun de mes regards pour toi sera comme un crachat de haine.
Il pressa un peu plus le poignard et lui dit :
— Je devrais te violer ici tout de suite puis te trancher la gorge.
— Je n’ai pas peur de mourir, dit-elle, tu as tué mon bien-aimé et je ne tiens plus à la vie. La vie n’est rien, pas plus la tienne, Mongol, que celle des plus grands poètes, tu triomphes aujourd’hui mais toi aussi comme le disait Omar Khayyam : « Tu n’es qu’un pont entre deux vides ». Ton heure de mourir viendra aussi, vermine, et le monde en sera soulagé.
Quelle impertinence ! Alors que lui le général mongol venait de triompher de manière éclatante, que les habitants terrorisés imploraient son salut, elle osait l’insulter en soulignant toute l’insignifiance de sa vie. Relâchant son étreinte Qubilaï la repoussa et lui dit :
— Toi, femme trop belle et trop arrogante, je te dompterai, je te briserai et tu te soumettras à la force mongole.
Après plusieurs jours de saccage, de meurtres et de viols, Gengis Kahn ordonna au gros de sa troupe de poursuivre la conquête du Khwarezm. Le sultan s’était lâchement enfui de sa ville pendant le siège, laissant ses habitants seuls à leurs supplices. Ses troupes désorientées se rendaient par ...