La prisonnière de Qubilaï
Datte: 04/02/2021,
Catégories:
fh,
asie,
hdomine,
contrainte,
historique,
aventure,
fsoumisah,
Auteur: Stemcel, Source: Revebebe
Nos descendants se vêtiront d’habits dorés, mangeront des mets gras et sucrés, monteront d’excellents coursiers, presseront dans leurs bras les plus belles femmes et oublieront qu’ils nous le doivent. Gengis Khan, d’après l’historien persan Rachid al-Din.
Les Mongols ont planté leur camp devant les murailles de Samarcande. Pendant les préparatifs, les tambours de guerre résonnent en continu, ils sèment l’effroi chez les défenseurs, leur rythme lent et obsédant prépare les assaillants à une mort glorieuse de guerrier, demain ce sera l’assaut.
Qubilaï est un général de quarante-cinq ans, il n’a jamais connu que la guerre et a vécu l’essentiel de son temps à dos de cheval. Le soir au campement, c’est la veillée d’armes, devant un grand feu il raconte aux plus jeunes ses souvenirs de campagne et toute la prodigieuse ascension de Gengis Kahn. Il retrace tous les succès de la horde mongole, partie de si loin et qui a déjà conquis la moitié de l’univers connu.
Qubilaï est un compagnon d’enfance du grand Khan. Il se souvient de lui lorsqu’il ne s’appelait encore que Temünjin, le fils d’un chef assassiné, contraint de fuir son clan avec sa mère et de survivre en nomade dans la steppe. Il n’a pu réchapper de ce sort que grâce à la famille de sa femme Börte qui lui avait été promise étant enfant et qui l’a toujours aimé. Pourtant le chef des Mekrits convoitait cette belle fille, il l’a enlevée de force en attaquant son misérable campement. Qubilaï raconte comment Temünjin ...
... s’est d’abord vengé des Mekrits, en les tuant tous pour libérer sa femme. À vingt-deux ans il avait pris la tête d’une peuplade mongole pour aller massacrer les Tatars, ce peuple de traîtres qui avait empoisonné son père lors d’un banquet. Puis il y avait eu les guerres pour unifier les peuples mongols et son sacre comme souverain universel où il avait pris le nom de Tchingis Kahn – Gengis Kahn.
Gengis Kahn a toujours puisé dans la vengeance sa force et sa détermination. Il fut aussi impitoyable pour les Xia et les Jins, de la Chine du nord qui ont toujours joué des rivalités entre les peuples nomades pour exacerber leurs rivalités et les dominer. C’est une vengeance encore qui poussera la horde mongole vers l’ouest. Alors qu’il conquiert la Chine un peuple allié, les kara-kitaï, le trahit. Gengis Kahn abandonne sa campagne en Chine pour venir se venger de ces traîtres. Averti de sa manoeuvre, le peuple du Kara Kitaï fuit vers l’ouest mais Gengis Kahn, irascible, les poursuit partout. Il couvre des milliers de kilomètres, son armée de cavaliers bouscule les royaumes qui tentent de résister. Cette course folle, cette chasse aux fuyards l’amènera jusqu’aux confins du grand royaume de Khwarezm, (*) il s’est vengé en tuant tous les traîtres jusqu’au dernier, il a parcouru cinq mille kilomètres et il va refaçonner le monde.
Qubilaï raconte aussi que c’est pour avoir capturé une caravane mongole que le sultan Ibrahim, qui règne sur le Khwarezm, s’est attiré les foudres de Gengis ...