1. La prisonnière de Qubilaï


    Datte: 04/02/2021, Catégories: fh, asie, hdomine, contrainte, historique, aventure, fsoumisah, Auteur: Stemcel, Source: Revebebe

    ... elle soutenait le regard du Mongol. Qubilaï détaillait sa haute chevelure blonde, son corps sensuel moulé dans une tunique de soie blanche, les colliers d’émeraude et de perles qui ornaient sa poitrine. Le vieillard n’avait pas menti, il n’avait jamais vu une aussi belle femme. Mais ce qui l’impressionnait surtout c’était ce regard bleu faïence, ce regard indompté et sans peur. Dans les yeux de toutes ses victimes aujourd’hui il avait lu la terreur, mais elle, elle ne le suppliait pas, elle le fixait avec un regard de courage, de haine froide et de mépris. Qubilaï la fixa longtemps, un peu hébété par sa beauté et par l’impression de force et de distinction qui émanait de cette femme.
    
    Avec un rictus cruel il trancha la gorge du prince en la regardant droit dans les yeux. Elle vit son mari mourir mais ne pleura pas, soutenant toujours le regard du Mongol ; ses yeux s’injectaient de haine.
    
    Les hommes se précipitèrent vers la femme, lui déchirant ses vêtements pour la violer. Qubilaï se rua vers eux, il envoya rouler deux hommes en deux coups de poing, les autres stoppèrent net. Cette femme il la voulait pour lui, il voulait dompter cette beauté arrogante.
    
    Le lendemain, les troupes mongoles parachevaient la destruction de Samarcande. Ils pillaient tout et détruisaient systématiquement toutes les splendeurs de la ville, brûlaient les palais et massacraient tous les fuyards qui s’étaient terrés dans d’improbables cachettes. Ils faisaient partout régner la terreur et la ...
    ... mort.
    
    En début d’après-midi Qubilaï avait convoqué sa prisonnière pour un entretien dans le jardin du palais. Elle arriva richement apprêtée, plus superbe encore que la veille, sa démarche souple et sensuelle, son allure altière, sa parure à la fois légère et raffinée qui soulignait sa silhouette parfaite et faisait ressortir le bleu faïence de ses yeux. Le visage fermé, le port de tête très distingué elle s’assit sur le banc comme les deux gardes lui enjoignaient de le faire. Qubilaï était déjà installé avec l’interprète sur ce banc à l’ombre des amandiers, la musique douce de la source apportait un peu de fraîcheur dans la touffeur du début d’après-midi.
    
    — Comment t’appelles-tu ? commanda Qubilaï. Ishtar ne répondit pas, le visage moulé dans un masque de mépris.
    — Je sais que tu es Circassienne, que tu t’appelles Ishtar et que tu étais l’épouse du prince Wazem.
    
    L’interprète traduisait mais la belle restait figée dans sa morgue.
    
    — Aujourd’hui les Mongols sont les nouveaux maîtres de la ville et je veux que tu deviennes désormais une de mes épouses.
    
    Elle ne cilla pas même des yeux.
    
    — Nous sommes les maîtres de l’univers et toi tu as trouvé ton nouveau maître.
    
    Ishtar parla enfin, elle dit une phrase en persan. Qubilaï, curieux, attendit la traduction de l’interprète.
    
    — Toi qui de l’univers en marche ne sais rien, tu es bâti de vent et par suite tu n’es rien.
    
    Qubilaï regarda l’interprète, interloqué.
    
    — Qu’est-ce qu’elle raconte? Qu’est-ce que cela ...
«12...456...13»