1. Ayaka


    Datte: 24/01/2021, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: LVolante, Source: Hds

    ... C’est ce que je lui dis mais elle ne répond pas, pire, elle baisse les yeux, refusant de croiser mon regard. J’en suis sincèrement peiné mais je ne m’étends pas. Dès qu’elle est habillée, je la recouvre de l’imper et l’entraîne jusqu’à la golfette. La banquette est trempée, je suis bon pour le cul mouillé. Tant pis. De toute façon, je n’ai rien à disposition pour essuyer ce siège, il faut donc faire avec. J’appuie à fond sur l’accélérateur pour arriver au plus vite chez le voisin qui héberge ses deux compagnes. Dans une demi-heure, une heure, tout au plus, la grisette sortira de ma vie. J’en éprouve une certaine nostalgie que je ne m’explique pas.
    
    Enfin, nous arrivons chez le voisin. Jean, toujours aussi accueillant nous propose du thé. Nous éclatons de rire, lui et moi parce que, s’il y a bien une chose qu’il n’est pas dans ses habitudes d’offrir, c’est bien le thé. En fonction de l’heure, c’est plutôt café ou pastis, bière, en milieu d’après-midi. Les jeunes femmes sont heureuses de se retrouver et la grisette trépigne de joie devant le radiateur obligeamment mis à sa disposition par le propriétaire des lieux. La générosité de cet homme me semble sans limite aujourd’hui. Il offre à la jeune femme des vêtements de son épouse. Face à son refus, il se renfrogne et fais signe à ses deux compagnes de la forcer à accepter avant qu’il se mette en colère et ne l’y oblige. J’ai compris le message et j’accepte de revêtir le pantalon et la chemise qu’il me propose. Ainsi ...
    ... réchauffés et vêtus de sec, nous discutons quelques minutes avant de prendre congés. Il ne cesse de sourire et de me faire des clins d’œil, concluant son discours d’une grande claque dans mon dos. Les deux amies de la grisette ont refusé de rentrer en voiture comme il le leur a proposé. Elles ont préféré l’attendre afin de s’assurer qu’elle leur revient en bonne santé. Pour elles, je dois être une sorte d’ogre, ou de vampire… peu importe, d’ailleurs puisque je suis persuadé que je ne reverrais plus grisette et qu’elle m’oubliera aussitôt que nos chemins se sépareront. C’est-à-dire dans un instant puisque Jean va les voiturer jusqu’au club house tandis que je retourne à mes affaires sans prendre le temps de repasser aux préfabriqués qui nous servent de QG.
    
    La fin d’après-midi est bien maussade et je n’arrive pas vraiment à me concentrer sur mon travail. A dix-huit heures, je n’ai toujours pas fini d’habiller ma tour. Mon regard est sans cesse attiré par le petit chalet qui nous a abrité. J’en garderai, sans doute, un joli souvenir mais pour l’instant, je ne peux m’empêcher de revivre et, déjà, d’embellir, les précieux instants que nous y avons vécu. Enfin, vers dix-huit heures trente, je pose la dernière agrafe sur le brise-vue. Ma mission du jour est terminée, je rentre. Vraisemblablement, une engueulade m’attend puisque depuis deux heures au moins, je ne réponds plus aux appels talkie. C’est ce que me confirme Jean qui m’attend tout en binant son potager. Ça ne l’empêche pas de me ...
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