1. Ayaka


    Datte: 24/01/2021, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: LVolante, Source: Hds

    ... retenir pour un apéro, puis un deuxième verre : « Tu ne vas pas repartir sur une jambe » me dit-il finement.
    
    Il est presque huit heures quand j’arrive aux bungalows. Comme de juste, les anciens sont tous là, ils m’attendent, goguenards. Le directeur technique me lance son regard furibond qui précède généralement d’assez peu l’explosion de sa colère. Elle passe comme un ouragan mais l’orage du matin m’a suffisamment entraîné pour que je résiste à cette attaque furieuse. Ce qu’il ne me dit pas, le cachottier, c’est que les appels auxquels je n’ai pas répondu étaient destinés à m’informer qu’une jeune femme m’attendait au QG. Lassée, sans doute, elle a fini par me laisser un mot, gribouillé dans le français le plus parfait.
    
    Grisette m’annonçait qu’elle m’attendrait, ce soir au restaurant asiatique de la rue de la République, à quelques centaines de mètres, à peine, de l’hôtel où je suis hébergé. Naturellement, tous les présents se doutaient de la chose et les mises en boîte se succédèrent à la vitesse de la lumière. La même vitesse que celle que j’emploie à me préparer et à filer sans attendre qu’une voiture soit sur le départ. Je prends tout de même le temps de confier ma voiturette à mon ami Loulou et mes outils à mon fidèle second, Benoît. Mais je le fais tout en courant vers la sortie.
    
    J’arrive au restaurant quelque peu essoufflé et carrément crado de la journée qui vient de s’écouler. Ma’dan, la patronne et chef du resto m’accueille, comme à son habitude avec ...
    ... deux bises claquées sur mes joues pas rasées. Elle me présente une table en me demandant si les autres arrivent. Mais je la dédaigne en désignant la Grisette qui m’attend, vêtue d’un splendide Kimono. J’ai tout à coup honte des frusques que je porte (qui sont toujours celles que Jean m’a prêté) et qui me transforme en un bibendum boursouflé. La jeune femme me sourit tandis que M’'dan m’engueule de faire attendre une aussi jolie femme. Sans un mot pour excuser mon retard, je prends place en face d’elle. Elle me tend la main. « Je m’appelle Ayaka » dit-elle. Je lui serre la main en lui apprenant mon prénom et je m’enquière de sa santé. « Je suis reposée, me dit-elle et j’ai eu tout le temps de me préparer à vous revoir. » Je m’étonne de la pureté de son français, ce qui déclenche son hilarité. « J’ai passé bien plus de temps en France qu’au Japon. Je suis arrivée ici à l’âge de cinq ans et je n’ai quitté la France que deux ans pour aller étudier dans un pensionnat japonais. J’en ai profité pour faire ma crise d’adolescence et enchaîner les fugues. De guerre lasse, mon père a décidé de me faire revenir et, quand il a été nommé au ministère, je suis restée. La vie ici me plaît bien plus que celle que j’aurais au Japon. Mais, vous vous demandez pourquoi j’ai fait semblant de ne connaître que quelques mots de votre jolie langue… Je voulais simplement que l’image que vous vous faites des Asiatiques colle avec mon personnage. Et puis, il est très instructif de comprendre ce qui se dit ...
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