1. Ayaka


    Datte: 24/01/2021, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: LVolante, Source: Hds

    Gris ! Le ciel est gris en cette dernière matinée du mois d’août. Et ça ne fait que commencer. Des nuages d’orage descendent à grande vitesse de leur prison montagneuse, comme si un petit malin les avait subitement libérés pour pourrir ma journée.
    
    Seul, sur ma voiturette électrique, je parcours le golf à la recherche des Irlandais monteurs de tours TV. Où se sont-ils cachés ? Je n’en sais rien ! Ils sont absents du départ n°5 où j’aurais dû les retrouver et tout aussi invisibles à la zone télé, leur QG. Normalement, ils devraient construire les tours dans l’ordre du terrain. Les fairways un deux trois et quatre étant garnis de leurs constructions en « layer », la tour du cinq s’est imposée à mon esprit. C’était sans compter sur les horripilants desiderata du réalisateur. Je les retrouve à l’arrivée du sept, l’une des extrémités du golf. C’est un endroit paisible que jouxtent quelques maisons bordées de piscines ainsi que la réserve à remorque des jardiniers. Ils sont là, mes Irlandais, planqués derrière la haie à siroter du cidre en grillant une clope. Et me voilà qui vitupère dans un anglais piteux, pour exiger d’eux un peu plus de respect des règles de sécurité et du travail, françaises. Mon discours ne les émeut pas. Ils se sentent bien plus concernés par la balle qui vient de heurter la barre latérale de leur pick-up et rebondit en me frôlant. Instinctivement, je me tourne vers le dangereux joueur qui nous a pris pour cible et… Je reste coi.
    
    Jupe grise, haut gris ...
    ... moulant son absence de poitrine, natte d’une noirceur exceptionnelle qui vient trancher, par-dessus son épaule, la terne couleur de ses vêtements ; un superbe sourire éclaire le visage d’une jeune-femme d’extrême orient. Est-elle coréenne, japonaise, chinoise… ? Peu importe. Sa beauté est hallucinante et les gestes qu’elle fait traduisent son embarras. Elle est accompagnée de deux jeunes-femmes à la mine renfrognée dont les intonations désapprouvent sans conteste l’humble contrition de la demoiselle grise. Sans l’éclatante verdeur du fairway, la belle se noierait dans le paysage. Ce qui serait un sacrilège. Je reste à la regarder, subjugué, tandis qu’à mes côtés, Brian s’esclaffe. Il se moque de moi ce bougre d’Irlandais. Et je ris de bon cœur avec lui avant d’en venir à mes exigences de montage qu’il ne respecte toujours pas. Je les quitte sur un compromis qui ne me satisfait pas mais… La plus belle fille du monde ne peut offrir que ce qu’elle a. Et mes camarades Gaëls ne sont ni filles ni beaux. Ils ne m’offrent donc qu’un mini minimum.
    
    Une fois réglée cette affaire irlandaise, je poursuis mon tour du terrain. Ce qui m’intéresse, désormais, c’est l’avancée de la déco sur les cabines. Les cabines, ce sont des chiottes de chantier, la déco signifie qu’on les cache pour ne pas meurtrir le décor. Mon job : les rendre invisibles mais accessibles. Tout un programme…
    
    Je suis en train de tourner autour de l’une d’elle quand une balle, encore, vient heurter un des panneaux de ...
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