Les Templiers - Épisode 1
Datte: 23/01/2021,
Catégories:
fh,
fsodo,
historique,
Auteur: André 59, Source: Revebebe
... panique. Débordés, les Croisés n’ont plus d’espoir que dans l’arrivée de leur arrière-garde. Du haut d’une colline, celle-ci voit dans la vallée les Turcs s’en donner à cœur joie.
Calmement, Amaury et Godefroy lacent leur heaume, assurent leur baudrier, resserrent les sangles de leurs étriers. Puis, de la main droite, ils empoignent fermement leur lance, de la gauche, ils tiennent la bride et leur bouclier. Derrière eux, sept cents templiers, bardés de fer, rangés sur sept rangs de profondeur, attendent l’ordre du Grand Maître de charger. C’est l’attente, dans un silence de mort, sous un soleil de plomb. La bouche et la gorge sèches, le cœur battant, les deux garçons restent immobiles, leurs chevaux piaffant, les fourreaux d’épée et les boucliers cliquetant contre les cottes de mailles. Là-bas, la clameur de la bataille décroît. Là-bas, leurs frères vont être anéantis. Dans un effort surhumain, les Templiers font passer la discipline avant tout, résistant à l’envie de rompre les rangs pour courir sus à l’ennemi. Jusqu’à ce qu’arrive enfin le signe tant attendu, celui d’avancer, alors la masse s’ébranle lentement derrière le gonfanon de l’Ordre claquant au vent. Depuis la crête, ils descendent calmement au pas lourd de leurs destriers, puis au fur et à mesure que la bataille se rapproche, au trot. Talon contre talon, ils tiennent la ligne. Avec un grondement sourd, la masse compacte prend peu à peu de la vitesse, le trot devient galop, faisant trembler le sol et coucher ...
... les herbes. D’un seul élan, les lances s’abaissent, calées sous le bras. Dans un nuage de poussière, les hommes se dressent alors sur leurs étriers et le grondement devient clameur lorsque, de sept cents poitrines, le cri de guerre de l’ordre est lancé à pleins poumons :
—Non nobis domine, non nobis sed tua da gloriam ! Pas pour nous, Seigneur, mais pour la gloire de ton nom !
Sept cents hommes contre une armée, une vague de fer contre une marée humaine. Et pourtant la charge fait voler en éclat les lignes turques. Dans le fracas du combat, Amaury et Godefroy ne s’entendent plus crier, la gorge arrachée par les hurlements qui doivent pourtant en sortir. Leurs lances brisées au premier choc, ils ont chacun dégainé leurs lames et frappent de taille et d’estoc, les yeux fous, la bave aux lèvres. Amaury ne reconnaît plus rien. Ici point de règle et de courtoisie entre gentilshommes. Ici on éventre, on étête, on tranche. Ici on tue !
Les Turcs semblent innombrables, une rangée abattue laisse la place à une autre, aussi brave, aussi intrépide. Ainsi va le combat où des preux tombent des deux côtés, crânes fendus, poitrines défoncées. Mais l’arrivée des Templiers a galvanisé les Croisés qui repoussent peu à peu leurs adversaires.
Dans la confusion du combat, les deux jeunes gens ont remarqué un chevalier, isolé sur une hauteur, qui donne de furieux moulinets, tenant en respect plusieurs guerriers Seldjoukides qui cherchent à l’encercler. Faisant tourner bride à leurs ...