1. Les Templiers - Épisode 1


    Datte: 23/01/2021, Catégories: fh, fsodo, historique, Auteur: André 59, Source: Revebebe

    Duché d’Aquitaine, juillet 1137, château de Taillebourg.
    
    Dans la chaleur moite de l’été et la pénombre de sa chambre, un couple se fait face. Ils sont nus tous les deux, dans toute la beauté et la vigueur de leur jeunesse. Lui est assis sur le rebord du lit, tête basse. Elle, à genoux à ses pieds, le regarde tendrement, avec indulgence. Elle est belle, très belle même. Tout en elle correspond aux canons de beauté de son temps : poitrine ferme et plantée haut, jambes et cou longs, cheveux blonds, ondulés et soyeux, peau au teint de rose et de lys, bouche vermeille. Ses yeux verts regardent son jeune époux d’un air interrogateur :
    
    — Vous n’avez pas envie de moi ? Je ne suis pas assez bien faite ?
    
    Il tourne vers elle un visage à l’air fataliste, c’est le souffle d’un mourant qui semble sortir de sa bouche.
    
    — Belle, faites de moi ce que vous voulez.
    
    La nature l’a fort bien membré et nul doute qu’il pourrait honorer avec une belle vigueur sa promise. Mais ledit membre pend, inerte, mou et inutile entre ses jambes. Il est clair que l’affaire ne l’excite point. À son âge, maints jeunes écuyers et chevaliers ont déjà culbuté ribaudes ou servantes, mais lui n’a jamais caressé le moindre tétin. Si encore il en avait rêvé. Mais non, son souhait était de vivre chastement dans la prière et la méditation. Le destin en a voulu autrement. Et maintenant c’est le mauvais sort qui s’acharne sur lui. Il a l’aiguillette nouée. La belle pourrait s’en sentir offusquée et même ...
    ... humiliée dans sa dignité d’épouse. Mais cela l’amuse plutôt. Faire l’amour avec un ange, dépuceler un aspirant-moinillon, voilà un beau défi. Elle s’est assise près de lui. Elle lui prend la main, dépose un chaste baiser sur sa bouche, caresse sa joue encore imberbe.
    
    — Allons, mon aimé, il est beau et doux d’engendrer.
    
    Elle se remet face à lui, écarte les genoux serrés et prend une verge de belle taille dans sa paume. Serait-ce le moment de pratiquer les conseils prodigués par ses dames de compagnie ? Même si la bienséance interdit de parler de ces choses, elle a été prévenue à mots couverts des incidents pouvant émailler une nuit de noces. L’une de ses chambrières, au cours d’une promenade, lui avait tendu une branche de chêne de belle taille. Elle lui avait fait coulisser sa main dessus, l’avait fait jouer des doigts.
    
    — Le jour venu, il vous sera peut-être utile d’agir ainsi sur son membre viril. Allez-y tout en douceur, ne le brusquez pas. Il ne faut point renverser l’ordre des choses.
    
    Troublée, elle l’avait regardée.
    
    — Vous montez souvent et n’avez point peur d’enfourcher même les destriers de votre père. Vous avez bien vu des étalons monter une jument. La chose n’est guère différente pour nous. L’homme est l’épée, la femme le fourreau. Ainsi va la vie.
    — Madame, c’est chose choquante.
    — Ô combien naturelle, plutôt. N’en concevez point de honte. Le plaisir au contraire est nécessaire pour faire de beaux enfants. Et j’ai encore un conseil. Pour lui donner plus de ...
«1234...8»