Amandine - Histoires de Sexe

Amandine

... rembourser un crédit de 350 €, cela allait me permettre de l’aider.
— Ta mère sait que tu es là ?
— Oh noooonnn ! Ne la… préve… nez pas !
— Et ton père ?
— Je n’ai jamais eu de père (J’ai l’impression, vu son ton, que c’est un problème difficilement accepté par elle). Il n’a pas attendu ma naissance pour quitter maman, elle m’a élevée toute seule, ses frères ne l’ont même pas aidée.

J’ai l’impression qu’elle ne porte pas les hommes dans son cœur !

À ce moment de la discussion, je me sens mal à l’aise. Dit-elle la vérité ? Un commandement à payer par un huissier pour une petite somme est malheureusement crédible avec certains créanciers alors qu’une lettre recommandée avec AR aurait suffi. A-t-elle préparé son histoire ? C’est difficile de le savoir.

— Pour aider ta mère tu aurais pu trouver un job d’été, as-tu cherché ?
— Non ! Maman ne m’a pas poussée à en chercher un, elle veut se débrouiller toute seule pour assumer la maison. Quand la mise en demeure est arrivée, il était trop tard pour en trouver un facilement.
— Que fait ta mère ?
— Elle est secrétaire dans une entreprise d’import-export. Mais nous sommes juste en argent et elle travaille le samedi et parfois le soir comme caissière au supermarché.
— Tu ne penses pas que ce serait à toi d’aller travailler en tant qu’hôtesse de caisse ?
— Maman n’a jamais voulu. Elle part du principe que je dois me donner à 100% à mes études.
— Et le résultat ?
— J’ai eu une mention bien au bac, cette ...

... année.

Durant cet échange sa voix s’est améliorée ; elle ne geint plus et elle parle plus distinctement ; elle me regarde dans les yeux comme si elle attendait quelque chose de moi. Afin de lui mettre un peu de plomb dans sa cervelle, je joue au grand méchant loup.

— Je vais voir comment nous pouvons régler le problème avec toi, je vais passer un coup de fil au commissariat.
— Nonnn… Monsieur, ne faites pas cela ! Maman ne va pas le supporter, il ne faut pas qu’elle sache ce que j’ai fait.

Je m’aperçois que j’ai eu une parole très malheureuse car elle retombe en sanglots et se remet à trembler de partout. Je la laisse se calmer ; elle est de plus en plus recroquevillée dans le coin de la fenêtre, la tête dans les genoux. Yeux baissés, elle me chuchote :

— Je ferais n’importe quoi… pour vous… mais n’appelez pas… la police, ne prévenez pas… ma mère.

Elle recommence à bafouiller et elle ne se rend pas bien compte de la portée exacte de ce qu’elle vient de dire mais en même temps elle me regarde de plus en plus d’un drôle de regard comme si je pouvais être la planche de salut d’une personne se noyant. J’ai l’impression qu’elle me trouve à son goût et le« je ferais n’importe quoi » peut très bien être aussi interprété comme un appel du pied pour un câlin, câlin menant à l’amnistie. Je dois dire que cette réflexion ne m’est pas venue de suite mais un grand moment après son départ.

Mon problème immédiat est de marquer le coup afin de lui faire comprendre que certains ...