Amandine - Histoires de Sexe

Amandine

... se passe, soit j’appelle la police pour que tu t’expliques avec elle au commissariat, ce qui ne devrait pas arranger tes affaires pour le futur.

À peine ces paroles prononcées, j’entends pour la première fois sa voix, un peu rauque du fait de ses pleurs passés et présents.

— Nonnnn… Monsieur… N’appelez pas la police… Je vous en prie !

Elle est complètement paniquée. Elle tremble de toute sa personne et part en gros sanglots. Je continue à ranger mes papiers lui tournant même le dos afin de la laisser se calmer.

Assez rapidement je ne l’entends plus renifler et je la regarde fixement ; je vois alors qu’elle baisse les yeux. Elle est en quelque sorte matée et je vais enfin pouvoir la faire parler. J’attends encore un peu afin d’observer son comportement : elle n’ose plus me regarder, elle tord dans ses mains les morceaux de Sopalin que je lui ai donnés et elle essaye de prendre une attitude moins volontaire. Elle est plus que gênée, j’ai l’impression qu’elle se rend compte qu’elle est dans le pétrin et qu’elle appréhende la suite de l’aventure.

— Tu t’appelles comment ?

Sa réponse se fait attendre un certain temps.

— … Am… Aman… dine.
— Quel est ton âge ?
— Dix… huit… ans.
— Que fais-tu actuellement ? Tu es au chômage ?
— Non… Je viens de passer le bac. Je me suis inscrite à la faculté de droit. Je voudrais être magistrate.

Je dois dire que ces deux déclarations m’ont un peu désarçonné car je pensais plutôt avoir à faire à une fille semi-SDF en ...

... rupture de famille et je m’aperçois qu’il s’agit d’une fille au cursus normal avec un but dans la vie.

— Tu commences bien ton droit en cambriolant ! Si tu réussis tu pourras toujours défendre des truands.
— Hoommm…

Je dirais qu’elle n’est pas causante ; elle traîne sur les mots et j’ai l’impression, vu ses réticences, que le dialogue va être difficile. Je la regarde de plus en plus fixement et je lui parle de plus en plus sèchement. Elle n’ose plus lever la tête.

— Regarde-moi ! Peine perdue, elle regarde ses pieds. J’aimerais bien connaître les raisons de ton aventure et pourquoi tu as pénétré chez moi.
— J’avais l’intention (elle parle !) de visiter le bâtiment et les caves pour trouver des objets intéressants traînant dans les couloirs ; je les aurais écoulés dans les jours à venir pour faire un peu d’argent. Je suis tombée sur votre porte ouverte… J’ai frappé et, comme personne ne répondait, j’ai pénétré chez vous.
— Vous avez l’habitude d’entrer chez les gens sans y être invitée ?
— Noonnn.
— Alors ?
— J’e n’ai pas réfléchi. La porte était ouverte et je me suis sentie attirée par la découverte de l’inconnu. Je pensais pouvoir barboter quelques petites choses quand j’ai vu l’argent au pied d’un des tréteaux. Pour moi c’était une aubaine comme si le ciel me faisait un cadeau.
— Il ne t’est pas venu à l’idée que tu commettais un vol, que cet argent pouvait être vital pour le propriétaire des lieux ?
— Maman a reçu hier une mise en demeure d’un huissier pour ...