1. L'original ou le clone ?


    Datte: 12/01/2021, Catégories: fh, ffh, ecriv_g, Auteur: Busybee, Source: Revebebe

    ... revient. Jacques, je ne me trompe pas ? Tu étais de Franche-Comté, non ?
    
    En effet il venait de Besançon. Et avait quitté sa ville pour démarrer des études de Science à Lyon comme moi. Nous sommes allés à la cafete après la séance inaugurale pour bavarder un peu. Je partageais avec ma soeur et deux amis, Patrick qui préparait HEC et Sarah qui faisait les mêmes études de documentaliste-bibliothécaire que Pat, un grand appartement du côté de la mairie de Villeurbanne. Jacques était en Cité près de la Doua et ça ne lui plaisait pas beaucoup : bâtiment impersonnel, bruyant, il souhaitait trouver un ou des colocataires pour habiter en ville. Je savais que Patrick, notre HEC, devait faire prochainement un stage d’un an aux Etats-Unis, la décision devait se prendre dans les semaines à venir. Je proposerai s’il le souhaitait la candidature de Jacques à Pat qui gérait la colocation avec beaucoup de diplomatie. Je savais qu’elle tenait à ce qu’un garçon soit parmi l’équipe, comme une garantie de sécurité dans l’appartement.
    
    C’est ainsi que Jacques rejoignit notre équipe de la rue Mérian.
    
    Gilles partit fin octobre pour un séjour qui devait se prolonger jusqu’au mois d’août suivant, et avec le projet de s’installer ensuite à Paris. Jacques le remplaça quelques jours après son départ. L’appartement était très grand, chacun de nous quatre avait sa chambre avec un placard et de l’espace pour travailler, une cuisine immense permettait de se retrouver le soir si l’envie nous prenait. ...
    ... Pat régissait ce qu’elle appelait "la maison" depuis deux ans de main de maître et personne ne s’en plaignait. Les tours de ménage et de courses, les bricolages, tout était réglé dans un grand tableau dans l’entrée. On pouvait se consacrer à ses études sans problème. Jacques devint mon co-TP du premier trimestre qui était celui du tronc commun, nos parcours devant se diversifier par la suite, et nous prîmes l’habitude de travailler nos cours ensemble. Un bon copain, très prévenant, pas trop bavard.
    
    Les amours étaient calmes dans cette rentrée qui voyait notre démarrage dans le supérieur. Beaucoup trop de choses à découvrir : les cours, les profs, s’installer, s’organiser prenait du temps. Et puis les partiels qui allaient nous tomber dessus début décembre.
    
    J’avais retrouvé en ville Gilles, mon flirt de l’été, étudiant en histoire. Nous sommes sortis quelques fois, ciné-restau ou concert, sans plus. Il ne devait pas être libre et l’affaire s’est arrêtée là.
    
    Jacques n’était pas très locace sur lui-même. Il parlait vaguement d’un frère étudiant lui aussi à Lyon mais interne dans une grande école, peu de sa famille. Bon camarade dans le travail et à l’appartement, il sortait souvent le soir sans rien en dire et rentrait discrètement sans déranger personne. Pat et Sarah le soupçonnaient de mener une vie de matou la nuit. Patricia l’avait rencontré un soir à un concert au bras d’une superbe fille, il était tellement occupé qu’il ne l’avait même pas remarquée, elle en était ...
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