1. Véronique


    Datte: 10/01/2021, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... arrière-pensée. J’ai été moi-même surprise de donner et de recevoir ce premier baiser. Très étonnée. Puis le petit restau, une table pour nous, au calme. Oui, une très bonne soirée…
    
    Il m’a recontactée, nous avons eu d’autres rendez-vous, d’autres restos. Je n’y croyais pas trop. C’était trop beau, tu vas te réveiller, ma fille. Non, pas possible, il va y avoir un os quelque part un beau jour. Je le lui ai dit un jour :
    
    — C’est trop beau…
    — Quoi donc ?
    — Ben, tout ça, toi, moi…
    — Je ne comprends pas bien…
    — Oui, tu comprends, tout ce qui m’arrive de bien, je le paye toujours par du malheur par la suite !
    — Qu’est-ce que c’est que cette lubie ?
    — Oui, tu comprends, y a toujours eu un grain de sable quelque part, du mauvais pour du bon, un équilibre…
    
    Alors il a stoppé net, s’est mis face à moi, m’a prise par les épaules et m’a dit :
    
    — Tu ne crois pas que tu as déjà assez payé durant vingt ans, non, durant quarante ans, pour qu’il ne t’arrive pas enfin quelque chose de bien ?
    
    Je n’ai pas pu répondre, il m’a embrassée, je me suis laissée aller et j’ai aimé ce sentiment de protection ...
    ... qu’il m’offrait. J’ai compris aussi qu’il valait mieux que je prenne la vie comme elle venait et en profiter enfin ; j’y avais bien droit.
    
    Nous faisons souvent l’amour. Avec lui, j’ai découvert que c’était un plaisir et non une corvée. Je donne, je prends, nous sommes égaux, parfois lui sur moi et souvent moi sur lui. Avec lui, tout est si naturel, j’ai tant de choses à découvrir, à explorer, à rattraper.
    
    Parfois, quand j’y songe, j’en rougis. Si quelqu’un m’avait dit que j’aurais fait telle ou telle chose, je l’aurais traité de fou complètement à la masse ou de sale pervers ! Dans le temps, j’aurais certainement traitée de salope celle qui m’aurait avouée ce genre de choses… Comme quoi que tout change… Tout…
    
    Il est là près de moi, dans ce lit, le nôtre à présent. Je sais qu’une autre nuit s’avance, qu’elle sera longue… très longue et que je voudrais qu’elle dure éternellement…
    
    Je ferme les yeux, je me détends, je songe à ce que nous allons faire, refaire ou découvrir, et déjà, je me sens toute chose. Oui, une autre nuit s’avance et j’aime ça.
    
    Merci à ma quorektrysseux attitrée, Padoum 
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