1. La Dernière Prophétesse


    Datte: 23/12/2020, Catégories: jeunes, forêt, amour, cérébral, revede, init, fantastiqu, merveilleu, fantastiq, contes, Auteur: Maegwïn, Source: Revebebe

    ... australes.
    
    Cette terre était faite de forces, de courants telluriques, de magie indomptable, et les seigneurs des hommes, race à la peau d’ébène, y avaient fait leur fief dans un passé lointain. Mais c’était là surtout la terre des dragons d’or. Dans le sable échauffé par un soleil cuisant, dans les dunes cuivrées, dans les rochers profonds, ils construisaient leurs aires. C’était là que la jeune fille voyait sa quête s’achever ou que tout commençait.
    
    Elle l’appela. Ce ne fut pas un cri, à peine un murmure qui ne troubla guère les créatures alentour. Son appel vibrait de la passion qui habitait chaque battement de son cœur, mais sa voix s’était faite plus douce que jamais.
    
    — Arhaïngahn. Entends mon appel et viens à moi.
    
    Comme une ombre furtive cacha un instant la lumière du soleil, une allégresse encore jamais connue emportait l’âme de la jeune fille. Shalvarya vit ainsi le dragon d’or descendre du ciel pour se poser près d’elle.
    
    — Ta voix est ténue, mais elle emplit l’espace. Le sentiment qui la porte résonne dans mon âme, telle une musique céleste.
    
    Shalvarya ne pouvait s’empêcher de sourire. Qu’importe son destin, qu’importent ses questions, seul comptait à présent le désir de son cœur. Toutefois, un curieux trouble venait l’habiter, bien différent de ceux qu’elle avait vécus auparavant. Devant ce fier dragon, plus noble et majestueux que tous ceux de sa race, elle ne trouvait que dire. Ils restèrent longtemps à se toiser l’un l’autre, comme pour ...
    ... s’habituer à leur présence mutuelle. Puis le dragon parla encore de sa voix profonde que la jeune fille avait appris à comprendre.
    
    — J’ai longtemps songé à notre rencontre. Mes rêves étaient habités par ta présence gracieuse, et sans cesse j’ai répété ton nom, Shalvarya.
    — Tu partages mes rêves, Arhaïngahn. Le souffle de mon cœur s’envole à ta vue, comme pour te poursuivre dans l’espace et les cieux. J’aimerais tout connaître de toi, de ton passé. J’aimerais tout connaître de ton avenir.
    — Est-ce donc mon avenir qui t’intéresse ainsi ? Ou bien est-ce le tien ?
    — Les deux ne sont-ils pas liés ?
    — Depuis toujours, nos âmes se parlent. Je ne sais rien de toi, et pourtant tu m’es plus proche qu’une sœur de couvée. C’est pour cela que je sais t’entendre lorsque tu parles doucement ou que je perçois le trouble de ton âme lorsque le désespoir l’étreint.
    — Je ne sais rien de toi, fit la jeune fille en écho. Et pourtant tu es de tous les êtres celui à qui je veux confier mes peurs et mes craintes. Tu es le seul à qui je peux confier mes rêves.
    — Je fais des rêves aussi. Tu es dans chacun d’eux. Toujours nous sommes ensemble, au cœur de forces obscures. Mais je suis peu de choses, en regard du monde ou en regard de toi. Les cieux me sont ouverts et mon pouvoir est grand, pourtant je ne suis qu’un vecteur de ton destin.
    — Tu es plus que cela, je le vois dans ton âme, tes rêves sont la clef de mes propres visions. J’ai osé dire un jour ce que je suis réellement. Deux fois, j’ai énoncé ...
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