La Dernière Prophétesse
Datte: 23/12/2020,
Catégories:
jeunes,
forêt,
amour,
cérébral,
revede,
init,
fantastiqu,
merveilleu,
fantastiq,
contes,
Auteur: Maegwïn, Source: Revebebe
... biologie druidique, de psychologie transcendantale. C’était là des grimoires que seuls les plus grands lettrés pouvaient appréhender, mais dont elle pouvait néanmoins faire de longs exposés alors même qu’elle n’était âgée que de onze ans. Bien vite, les rayonnages pourtant fournis de la bibliothèque d’Alkavalen ne purent apaiser sa soif de connaissances, et Shalvarya en vint à voyager, découvrant les universités de Kalid Zarad en Xeniliss et conversant ainsi avec les plus grands professeurs de l’Archipel.
La grande bibliothèque de Zahaknadïnn dans l’Empire d’Orlaeve devint plus tard son terrain de jeux et d’apprentissages, et ses parents royaux usèrent de leur influence pour lui donner accès au précieux manuscrit de la poétesse Keïdhness, sage parmi les sages, prophétesse contestée autant que vénérée, vieille de treize mille ans. Mais deux sortes d’écrits semblaient passionner Shalvarya plus que tout. Les uns étaient consacrés à la grande guerre des dieux. Les autres dévoilaient les secrets de la race des dragons.
Les dragons, peuple fier, n’étaient pas étrangers au royaume d’Irlidhea. La grande Hsiayïn des jungles du sud était notamment une amie du roi Lenapiën, et sa lignée avait toujours été proche de la dynastie régnante du royaume d’Irlidhea. Du reste, la dragonne en vint à passer de longues heures en compagnie de Shalvarya. Souvent elles restaient sans rien dire, à se regarder l’une l’autre ; d’autres fois la dragonne mettait la jeune fille à l’épreuve, ...
... crachant sur elle son souffle enflammé pour l’entraîner à s’en défendre par la puissance de sa magie ; d’autres fois elle laissait Shalvarya escalader son dos, pour lui faire découvrir le monde des nuages.
Lenapiën considérait avec bonheur cette amitié respectueuse, son épouse Valenirdigea en éprouvait quelque jalousie. Mais la dragonne Hsiayïn prodiguait à la reine des paroles apaisantes, et quoique seconde mère pour la jeune Shalvarya, jamais elle ne dit mot contre celle qui avait en premier adopté la petite fille.
* * *
Celle-ci grandit encore. À l’âge de quinze ans, elle était devenue une belle jeune fille que les princes du monde ne se lassaient pas d’admirer. Sa peau de porcelaine était vantée dans les chansons des bardes, sa poitrine menue mais joliment rebondie suscitait l’émoi des peintres et des sculpteurs, les formes de sa taille et de ses hanches délicates éveillaient les rêves les plus doux. Toujours on la voyait marcher comme l’on danse, arpentant aussi bien les temples du savoir que les forêts du Nord, pieds nus et sans atours, sa chevelure d’or pâle coiffée négligemment.
Le Seigneur Ténébreux lui-même en vint à demander sa main. Ce fut le seul pour lequel Shalvarya hésita, mais là encore, son refus poli et sans malice résonna aux oreilles de celui qui était l’un des plus grands monarques du monde d’Asgaïa.
Son désir était ailleurs, et son regard toujours se portait vers la jungle du sud. Sa volonté demeurait de vivre, ainsi que Hsiayïn, l’existence ...