1. La Dernière Prophétesse


    Datte: 23/12/2020, Catégories: jeunes, forêt, amour, cérébral, revede, init, fantastiqu, merveilleu, fantastiq, contes, Auteur: Maegwïn, Source: Revebebe

    ... cette sombre parole. La première fois, c’était au milieu de gens qui connaissaient mon être et pour qui j’étais celle qui accomplirait leurs obscurs desseins. Ceux-là croyaient me comprendre, mais je suis plus occulte qu’ils n’ont pu le savoir, et ils ont échoué.
    — Ainsi ont-ils perdu la Bataille de l’Oasis. Mais tout n’a pas disparu puisque tu es là.
    — La seconde fois, c’était au-devant de ceux qui m’avaient soustraite à l’influence de mes anciens maîtres, et qui s’étaient fait ma famille adoptive. Ceux-là croyaient me connaître, mais je suis plus élevée que leur propre sagesse, et ils échoueront également.
    — C’est ainsi que tu peux détruire leur royaume. Ce qui doit être fait le sera d’une manière ou d’une autre.
    — Pour la troisième fois, je vais révéler cette prophétie. Toi, Arhaïngahn, tu n’échoueras pas. Elle est simple et obscure :Je n’ai pas été engendrée, j’ai été créée.
    — Tu n’as ni père ni mère, néanmoins tu n’es pas apparue à partir du néant. La divinité seule peut faire ce miracle. Elle peut le faire seule, ou en guidant les mains de ses adorateurs. Mais son essence est là et coule dans tes veines.
    — Ainsi me comprends-tu ? Et si tu me comprends, n’as-tu point peur de moi ?
    — Celui qui a peur de la vie peut choisir de mourir. Ce n’est pas là mon cas. Je n’ai nulle velléité de suicide. J’ai entendu ton cœur en arrivant ici, comment pourrais-je avoir peur de sa promesse ?
    
    Shalvarya sourit à nouveau. Elle se sentait heureuse, son cœur était en paix. ...
    ... Une pulsion étrange s’empara de son être et elle avança d’un pas, pour venir se blottir contre le flanc du dragon. Celui-ci l’enlaça de ses bras, et étendit une aile protectrice, tel un bouclier pour la protéger des assauts du soleil.
    
    — Nous devions nous rencontrer, dit-elle enfin. Ainsi seulement je peux trouver la quiétude de l’âme.
    — Ne t’avais-je point vanté les bienfaits du désert ?
    
    Pour la première fois depuis trop longtemps, Shalvarya éclata de rire. C’était un rire clair, un rire de bonheur, alors que tout nuage avait disparu de son esprit autrefois tourmenté.
    
    Dans les jours qui suivirent, ils se virent souvent, et toujours ce même sentiment envahissait son âme. La jeune fille avait connu les dragons, en la personne de Hsiayïn, mais ici elle découvrait bien plus encore. Le dragon d’or était bien différent, Arhaïngahn était plus proche d’elle, plus enjoué, plus indulgent peut-être. Il était également plus jeune que cette dragonne alliée de la couronne d’Irlidhea, mais Shalvarya savait qu’il n’y avait pas que cela. Aucun lien au monde n’était plus puissant que celui qui les unissait à présent. Et pourtant, Shalvarya pressentait confusément qu’il pourrait se renforcer encore.
    
    * * *
    
    Parfois, le dragon d’or s’envolait au loin, en quête de proie ou de solitude. Shalvarya savait que cette race était ainsi faite, libre et indépendante, et elle respectait cela. Dans ces instants, elle se mettait elle-même en chasse ou en exploration. Parfois également, elle ...
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