Sens inverses
Datte: 21/12/2020,
Catégories:
fh,
hplusag,
inconnu,
train,
hdomine,
pénétratio,
init,
prememois,
initfh,
occasion,
Auteur: Charelle Mondar, Source: Revebebe
... bruyants éméchés d’alcool. Ils prenaient toute la largeur du couloir. Un homme sortit du compartiment se trouvant juste derrière moi. Il s’apprêtait à traverser à son tour le couloir, mais dut se coller à moi pour laisser passer le couple tapageur. Je sentis un parfum masculin, ses mains sur mes hanches, son souffle sur ma nuque, sa taille contre mon bassin. Cela ne dura qu’une demi-seconde. Je rougissais. Dans la nuit je ne pus voir son visage, déjà il s’élançait dans le passage d’une démarche féline assurée. De dos il semblait avoir la quarantaine, être grand et élégant. Je le vis s’éloigner, il portait une chemise blanche seyante et un pantalon sombre.
J’arrivai enfin au bar de la voiture-restaurant. Il était fermé mais plusieurs personnes assises autour des tables buvaient des boissons chaudes provenant du distributeur automatique. Ici il y avait du bruit et de la lumière contrairement au reste du train plongé dans la torpeur. Beaucoup de rires, de discussions en espagnol, anglais, français et catalan. Ça respirait l’insouciance estivale. Je me pris un chocolat dans la machine. Alors que, attablée seule, je buvais le liquide chaud à petites gorgées, je fus entourée par quatre jeunes garçons bruyants et sympathiques. Ils devaient avoir dans les dix-huit ans, à peine, et rayonnaient de joie de vivre. Ils voulaient s’amuser.
— Alors, mademoiselle, vous partez seule à Barcelone. Vous ne voulez pas vous joindre à nous ?
— Laisse cette jeune fille tranquille, tu ne ...
... vois pas que tu la déranges ?
— Je vous dérange ? Je vous trouve charmante et je fais juste un brin de conversation, c’est permis non ? Ne faites pas attention à lui, il est jaloux. Il n’ose pas parler aux belles filles ! Vous vous appelez comment ?
— Odile.
— Odile, quel nom magnifique ! C’est la première fois que vous voyagez à Barcelone ?
— Oui.
— Arrête, c’est moi qui pose les questions.
Ils faisaient semblant de se battre pour me parler, pour être le plus près de moi. Ils se poussaient du coude, se faisaient tomber de la chaise afin de rester en face et proche de mon visage. Je trouvais leur petit jeu de séduction attendrissant.
— On vous a déjà dit, Odile, que vous étiez très jolie ?
— On vous a vue entrer de loin dans le wagon. Vous êtes vachement bien foutue, vous savez.
— T’es con toi, on ne dit pas ça aux femmes !
Je souriais en écoutant leurs compliments maladroits. Lorsque le plus téméraire des quatre me proposa « en tout bien tout honneur » de venir passer un petit moment agréable dans leur compartiment couchettes, je lui répondis que j’étais fiancée.
— Fiancée ? Ça veut dire que vous allez vous marier et tout ça ?
— Oui, c’est la raison pour laquelle je me rends en Espagne.
— Et votre fiancé vous attend là-bas ?
— Oui…
— Eh ben ! Il en a de la chance ce garçon ! J’espère qu’il en vaut la peine…
— Il en vaut la peine, répondis-je les yeux étincelants d’amour.
La joyeuse bande repartit comme elle avait débarqué. Je leur souhaitai « bonne ...