1. Justine au pensionnat (1)


    Datte: 28/04/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... derrière son poste d’observation à l’idée d’être témoin de la suite, car la découverte devait avoir des conséquences.
    
    Juliette se lança dans un compte-à-rebours au bout duquel toutes deux firent voler le dernier rempart de vêtement avant de se dresser sur le lit. La toison claire de Gabrielle soulignait le blond doré de ses cheveux longs, celle plus sombre de Juliette s’accordait avec une tignasse châtain en désordre. Elles étaient belles comme on pouvaient l’être à leur âge, quand le naturel resurgissait derrière les attitudes hautaines à outrance sensées les vieillir.
    
    Justine déglutit avec difficulté. La vision des silhouettes dénudées ne la troublait pas d’habitude ; combien de fois, attirée par le vacarme, avait-elle fait irruption dans la salle de bain pour découvrir les fauteuses de trouble sous les douches communes. La morale prêchée de vive voix par la directrice s’adaptait à des circonstances variables, l’intimité de la toilette n’apparaissait nullement prioritaire au Domaine des Tilleuls ; l’éducation à l’ancienne avait la peau dure.
    
    Cette fois, le caractère sexuel de la scène était incontestable ; toutefois, incapable de leur en tenir rigueur, Justine considéra les filles avec indulgence. Il lui arrivait de rester à l’écoute d’une pensionnaire enfermée trop longtemps dans les toilettes, attentive à un éventuel malaise ; elle surprenait en fait les sons incongrus d’une masturbation parfois suivie de l’énigmatique plaisir qui en découlait.
    
    Ces deux-là ...
    ... allaient-elles se laisser aller l’une à côté de l’autre ou l’une avec l’autre ? la question se posait. Seule certitude, autant de provocations devait les amener à réagir ; sinon, aucune ne pourrait trouver le sommeil dans un tel état d’excitation perceptible au delà de la chambre.
    
    Le choix de Justine n’était pas davantage évident. Devait-elle prolonger l’observation au risque de surprendre une étreinte amoureuse ou les abandonner à un divertissement dont elle refusait d’être témoin ? Choquée de ne pouvoir détacher son regard des nudités exposées, la voyeuse involontaire choisit la seconde option. La précipitation à déserter son poste fit fléchir la poignée, le grincement de la porte sur ses gonds se répercuta dans le couloir.
    
    – Je suis désolée, mesdemoiselles, se défendit Justine à peine rassurée d’avoir eu le temps de se redresser, laissant croire à une intrusion due au hasard.
    
    Les pensionnaires s’adossèrent au mur côte-à-côte dans un mouvement instinctif de défense. Un sanglot souleva la poitrine de Juliette dissimulée tant bien que mal par ses bras en croix.
    
    – On n’est pas gouines, se défendit-elle.
    
    La panique perceptible priva la surveillante de rire de la réaction excessive.
    
    – Que vous soyez lesbienne ou pas n’a aucune importance, et ne me regarde en rien. Comment croyez-vous que les autres filles découvrent leurs corps ? C’est dans la nature des choses.
    
    – Vous aussi, mademoiselle ? demanda Gabrielle à peine moins apeurée.
    
    Justine s’efforça de ...
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