Justine au pensionnat (1)
Datte: 28/04/2018,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Orchidée, Source: Xstory
... montrait professionnelle, fièrement attachée à sa mission. Comme dans le roman de Gilbert Cesbron « Chiens perdus sans collier », se tenir à l’écoute des problèmes des internes souvent victimes d’un manque d’attention se révélait une tâche passionnante.
Enchantée à l’idée de travailler sur un programme révolutionnaire, bien qu’encore à l’étude, la jeune femme se révéla animée d’une véritable passion dès son arrivée ; le rôle de surveillante au Domaine des Tilleuls ressemblait au métier d’éducatrice spécialisée. Après une longue période d’essai validée par le conseil d’administration sous la tutelle du recteur d’académie de Limoges, ce qui devait être un simple remplacement le temps de trouver mieux devint définitif.
Dix-huit internes passaient les vacances en famille, les deux autres restaient ici sur l’ordonnance d’un juge. Justine revit l’arrivée de Gabrielle et de Juliette un an plus tôt ; les réfractaires à toute forme d’autorité se complaisaient en marge de la société au point de hanter le sommeil de parents désemparés, démissionnaires. L’internat au Domaine des Tilleuls représentait une dernière alternative à l’internement dans un centre fermé plus rigide encore.
Le contrat, il s’agissait bien d’un accord signé par les deux parties, stipulait que les filles devaient suivre le cursus étudiant en intégralité. Les sorties tolérées dans un strict cadre éducatif, les parents étaient autorisés à voir leur enfant au domaine le dimanche après-midi. La mesure pouvait ...
... paraître draconienne ; cependant, le juge la considérait indispensable à une réintégration dans la société. Le plus déconcertant fut sans doute la décision des familles de rarement honorer leur droit de visite malgré les nombreuses lettres de supplique du personnel éducatif.
Les proches désabusés, l’administration focalisée sur la répression, le personnel du Domaine des Tilleuls avait hérité de rebelles en plein décrochage scolaire, entraînées dans un engrenage infernal, en guerre contre le monde entier. Les délinquantes en herbe lui avaient donné pas mal de fil à retordre à l’époque, jusqu’à tenter de l’intimider ou de la soudoyer afin d’obtenir des faveurs. Résolue à les remettre sur de bons rails, Justine leur consacra son énergie.
C’était de l’histoire ancienne. Un cadre cohérent avec des points d’ancrage sérieux, des repas à heure régulière, une bonne hygiène de vie, une éducation suivie et surtout d’incessants dialogues, avaient transformé les sauvageonnes en jeunes filles attachantes. Gabrielle et Juliette étaient prêtes à 18 ans à être réinsérée socialement, un beau succès à mettre en partie au crédit de Justine, officiellement nommée éducatrice au Domaine des Tilleuls avec une petite augmentation de salaire à la clé.
Les parents aurait dû les accueillir ; toutefois le passage de la majorité de 21 à 18 ans en cette année 1974 changeait la donne, la justice ne pouvait pas contraindre les familles à recevoir des majeures. Le tribunal d’Angoulême envisagea de ...