1. Portrait volé


    Datte: 04/12/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... qu’il a pleuré et pleure encore la mort de son conjoint. Alors… même si un jour, l’un ou l’autre d’entre nous revivra un veuvage, je crois que l’amour que nous partageons depuis des mois est trop précieux pour être repoussé et ignoré. Le peu de bonheur que j’ai vécu avec Camille, comme celui que tu as connu avec Vincent, valait bien l’engagement que nous avons consenti… Alors, pourquoi mépriser aujourd’hui nos sentiments, puisqu’ils sont de même force et de même nature ?
    
    Avec douceur, il s’empara de ses mains pour dégager le visage ruisselant de larmes de la jeune femme. Élise le regarda, et ce qu’elle lut dans son regard d’amour, de ferveur et de désir la chavira.
    
    — Pardonnez-moi, murmura-t-elle, de tout ce que je vous ai dit naguère… mais je…
    — Tu as peur de m’aimer ?
    — J’étais mariée à Vincent. Et je me sens toujours sa femme. Même s’il n’est plus à mes côtés.
    — Cela rend-il pour autant notre amour illégitime ?
    — Je… je ne sais pas… je ne sais plus…
    
    François de Saillant sourit devant l’émoi sincère que trahissait cette réponse. Puis, attirant doucement la jeune femme à lui, il baisa à nouveau sa bouche. Il enlaçait Élise avec tendresse, lui faisant ressentir à nouveau cet apaisement à nul autre pareil. Le trouble de la comtesse faisait place à l’évidence. Elle aimait le comte et elle se sentait profondément heureuse entre ses bras. Sans qu’elle s’en aperçoive, son corps, crispé par le chagrin et l’effort qu’elle faisait chaque jour pour repousser ses ...
    ... sentiments amoureux, se détendait au contact du corps de son amant. Il lui faisait prendre conscience à nouveau d’elle-même, de ses désirs profonds, de tout ce qu’elle avait mis de côté ces derniers temps. La vie à nouveau circulait en elle, malgré son deuil et ses robes noires. Parce qu’elle aimait, et qu’elle était aimée.
    
    Dans cette étreinte, le comte ouvrait des portes qu’elle avait condamnées, abattait les murs qu’elle avait construits pour le maintenir à distance. Et tout devenait simple…
    
    Lorsqu’enfin François mit fin à leur baiser, Élise éprouva l’envie irrépressible de se blottir dans ses bras. Le comte accueillit cette manifestation de tendresse spontanée avec émotion et l’enlaça encore plus étroitement. Puis il releva la tête de la jeune femme et lorsque son regard bleu plongea dans les grands yeux bruns de sa compagne, il murmura :
    
    — Je ne passerai pas une nuit de plus sans toi. Ce soir, tu restes dîner chez moi. Et je t’y emmène dès maintenant. Nous avons trop de temps à rattraper…
    — Mais le déjeuner… Solange m’attend et Pierre vous attend aussi.
    — Je crois qu’ils comprendront. Ils savent que nous sommes ensemble.
    — Non… je ne peux pas…
    — Si… viens.
    
    Et sans attendre son autorisation, il la souleva dans ses bras et la porta jusqu’à l’arbre où il avait attaché sa monture. Puis il la jucha sur l’animal et sauta en croupe derrière elle avant de repartir promptement vers le pavillon. Parvenu à destination, il entra directement aux écuries qui jouxtaient la ...
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