1. Portrait volé


    Datte: 04/12/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... derrière l’allée de sapins.
    
    Mais alors qu’elle allait tremper son mouchoir dans l’eau courante, un craquement de branches se fit entendre derrière elle. Vivement elle se retourna pour découvrir près d’elle le comte, ému, les cheveux ébouriffés par la course que lui aussi avait menée.
    
    — Comment êtes-vous ici ?
    — Vincent ne vous a manifestement jamais parlé du raccourci qui existe entre le pavillon et le château. Et j’en suis très heureux, sinon jamais je n’aurais pu vous rejoindre. Élise, nous sommes fous de repousser le bonheur alors qu’il nous tend les bras… Je ne peux pas partir de Beauregard… pas sans vous… et surtout pas après ce baiser que nous avons échangé chez moi.
    — Il le faudra pourtant, répondit la jeune femme au bord des larmes.
    — Non… et vous ne souhaitez pas plus que moi cette séparation. Car si la pendule sur mon bureau n’avait pas sonné midi, vous seriez à cette minute même encore dans mes bras… au lieu de sécher vos larmes au bord d’une fontaine… Mon amour, écoutez-moi : je ne peux pas vous promettre que je serai votre époux jusqu’à vos premiers cheveux blancs. Je ne sais pas quand la mort viendra me chercher, personne ne le sait. Mais je vous jure d’être toujours à vos côtés aussi longtemps que je vivrai et que vous daignerez m’accorder votre tendresse. Et si vous avez peur de m’épouser, j’accepte de n’être que votre amant. Mais, ma chérie, je vous en conjure, ne perdons plus nos nuits en insomnies solitaires et loin l’un de l’autre… Nous le ...
    ... regretterions trop d’ici quelque temps ! Nous sommes faits pour vivre, pour rire et pour pleurer… mais pas l’un sans l’autre… Vincent le savait déjà puisqu’il nous a donné sa bénédiction avant de rendre son dernier soupir. Alors… qu’attendons-nous pour nous aimer à plein cœur ?
    — François, je ne peux pas et je ne veux pas me remarier.
    — Très bien, alors soyons amants !
    — Cela non plus n’est pas possible ! D’autant moins si vous souhaitez descendance.
    — Je peux aussi reconnaître les enfants que vous me ferez.
    — En les exposant eux et moi au scandale ? Non merci !
    — Alors épousez-moi !
    — Non ! Je vous l’ai dit, je ne supporterai pas un nouveau veuvage…
    — Élise, la peur n’évite pas le danger. Et quoi que nous soyons l’un pour l’autre aujourd’hui ou demain, ne pensez-vous pas que la perte de l’un d’entre nous sera tout aussi douloureuse pour celui qui restera ? Même si nous ne sommes pas mariés ? Même si nous ne vivons pas ensemble ?
    
    Cette dernière remarque finit d’anéantir la comtesse. Elle fondit en larmes et couvrit son visage de ses mains. François de Saillant vint l’entourer de ses bras et tendrement la berça contre lui en murmurant :
    
    — Je sais combien tu souffres, combien tu as lutté contre moi et aussi contre toi, contre les sentiments que tu ressens et que j’éprouve avec toi et pour toi… Mais crois-moi, mon amour, nous séparer ne résoudrait rien… Je continuerai de t’aimer et toi aussi tu continueras de m’aimer en silence. Et chacun pleurera l’autre tout autant ...
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