1. Portrait volé


    Datte: 04/12/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... Madame m’avait pourtant assurée du contraire.
    — Madame ne connaît de moi que ce que je veux bien lui laisser voir dans le cadre de mon travail. Je tiens à mon poste et je me fais fort de ne jamais la décevoir dans la gestion du domaine. Mais ça n’a rien à voir avec ma vie privée et encore moins avec vous.
    — Tiens donc… Seriez-vous comme votre maître, aussi libertin et débauché la nuit que courtois et obligeant le jour ? J’ai donc bien fait d’attendre aussi longtemps…
    — Ma foi, sourit l’intendant… Si pour vous plaire c’est ainsi qu’il faut être, je le deviendrai de bonne grâce. Monsieur le Comte m’a vanté plus d’une fois les mérites de Jeanne et d’Hortense auxquelles, pour être tout à fait franc, il avait goûté de longues heures. Voulez-vous que je les convie à partager avec vous les délices de mon lit ?
    
    La jeune femme sursauta. L’intendant ne l’avait pas habituée à ce langage et s’il en usait ce matin-là, peut-être cela signifiait qu’il était prêt à tout.
    
    — Vous vous moquez, jeta-t-elle avec un peu d’angoisse dans la voix.
    — Peut-être ou peut-être pas… Il ne tient qu’à vous de me dire ce que vous souhaitez, mon cœur.
    — Eh bien je souhaite… commença Solange tout à fait décontenancée, je souhaite que vous cessiez tout commerce avec elles si jamais vous tenez vraiment à moi. Car je ne suis pas une débauchée, moi, et il me déplairait souverainement de vous partager, avec qui que ce soit d’ailleurs.
    
    Pierre se mit à rire doucement devant l’air offensé de la jeune ...
    ... femme. Son air boudeur faisait partie de ce qu’il aimait le plus chez Solange et il s’amusait à la taquiner simplement pour voir les grands yeux vertss’encolérer dans les siens. Et parce qu’ainsi il savait qu’elle était moins maîtresse d’elle-même, il s’avança et l’attira adroitement contre lui, enlaçant ses reins avec passion.
    
    La jeune camériste se débattit, réussit à échapper à l’intendant en se reculant brutalement contre la terre cuite d’une vasque débordante de jasmin. Mais, ce faisant, le talon de sa chaussure heurta un petit objet rond qui la fit basculer de nouveau en avant dans les bras mêmes de celui qu’elle avait repoussé.
    
    Pierre, ne croyant pas son bonheur, l’enlaça tendrement et, rapprochant sa bouche de celle tremblante de Solange, il murmura :
    
    — Le destin, ma toute belle, a décidé que vous seriez dans mes bras ; ne le contrariez pas. Allons, ne contrefaites pas votre maîtresse qui fuit dès qu’un homme l’approche, cela ne vous ressemble pas. Et vous savez bien que jamais je ne vous serai infidèle. Cela n’est ni dans ma nature, ni dans mes habitudes. Donnez-moi votre bouche, qu’enfin je scelle ma promesse plus concrètement…
    — Vous m’aimez donc ?
    — Depuis le premier jour où je vous ai aperçue.
    — Et vous ne m’en disiez rien !
    — Disons que je croyais ma situation sans espoir.
    — Elle l’était.
    — Vraiment ? Alors pourquoi avez-vous accepté mon rendez-vous ?
    — Parce que… je… fit Solange en baissant les yeux… Oh ! Ça par exemple, c’est trop fort !
    
    Elle ...
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