1. Portrait volé


    Datte: 04/12/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... cet instant, il la désirait si fort qu’il avait peur de perdre tout contrôle, toute retenue. Il se voyait l’emportant dans sa chambre, la couchant en travers du lit et lui faisant l’amour avec toute la passion dont il se savait capable. Élise, de son côté, ressentait avec un affolement croissant le désir fou du comte. Dans un sursaut de raison, elle tenta d’échapper à l’étreinte passionnée de son amant ; mais bientôt, emportée par l’élan et la fougue de l’homme qui l’enlaçait, elle céda à l’emprise et répondit d’abord timidement à ce baiser puis, peut-être parce qu’elle avait à l’esprit le départ prochain du comte, avec tendresse et abandon. Dans cette étreinte passionnée, elle ressentait l’apaisement tant de ses chagrins que des tourments que le deuil avait accumulés en elle : elle n’était plus qu’une femme aimée et aimante dans les bras de son amant, et la volupté qu’elle découvrait entre ses bras lui faisait également redécouvrir pour la première fois depuis la mort de son mari toute la douceur de la vie lorsque l’amour éclaire deux existences.
    
    Le cartel du bureau sonnant les douze coups de midi interrompit le charme de cet instant.
    
    Élise repoussa le comte et s’arracha vivement de ses bras puis, soulevant légèrement sa robe et attrapant au passage ses gants et sa cravache qu’elle avait posés en arrivant sur une commode, elle sortit rapidement du pavillon et se dépêcha de rejoindre sa monture. Elle s’apprêtait à partir lorsque François retint son cheval par la bride ...
    ... :
    
    — Élise, non ! Ne partez pas…
    — Il le faut. Je n’aurais jamais dû vous suivre ici…
    — Vous l’avez fait parce que vous m’aimez et…
    — Et vous m’avez piégée…
    — Je ne voulais pas faire cela mais… ce que je ressens pour vous est si puissant…
    — Si puissant qu’il nous fait perdre la tête et oublier qui nous sommes. Il est donc plus que temps de nous séparer. Adieu !
    
    Et, talonnant sa monture, elle obligea le comte à lâcher prise tandis qu’elle le laissait éperdu de chagrin au bord du sentier. Mais, alors que son cheval galopait vers le château, une brusque montée de larmes inonda les yeux de la jeune femme. Elle crispa les paupières… Non, il ne fallait pas qu’elle pleure, elle devait se contenir… Que penserait Solange et que diraient les domestiques si elle reparaissait dans cet état ? Le cœur battant, brisée par l’émotion, elle murmura dans un sanglot :
    
    — Pardonne-moi, mon amour, pardonne-moi !
    
    Les larmes roulaient sur ses joues avant de se perdre au vent de sa course.
    
    Bientôt, elle fut en vue du parc et ralentit son allure. Elle allait pouvoir se reposer un instant sous l’auvent ; et lorsqu’elle aurait séché ses larmes et baigné ses yeux rouges à la fontaine, elle pourrait ramener son cheval au pas jusqu’aux écuries. Solange devait l’attendre comme chaque jour. Et elle ne voulait pas être en retard.
    
    Elle descendit de cheval, s’avança sous le toit rouge et attacha son cheval à la mangeoire. Puis elle se dirigea vers la fontaine qui se trouvait un peu plus loin ...
«12...363738...45»