Portrait volé
Datte: 04/12/2020,
Catégories:
fh,
hplusag,
jeunes,
forêt,
campagne,
amour,
soubrette,
jalousie,
dispute,
pénétratio,
jeu,
mélo,
portrait,
historique,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
... son existence, commandé le sujet… aussi je ne vois pas en quoi vous avez besoin d’une autorisation de ma part pour l’emporter avec vous en Auvergne. Vous n’êtes plus un enfant et je ne suis pas votre mère.
— Ne comprenez-vous pas que j’avais besoin de vous associer à ce moment d’intimité que jamais nous n’aurons réellement ensemble ?
— Vous êtes fou à lier.
— Sans doute… mais une folie sans folie ne vaut rien. À travers ce tableau, j’ai voulu que le peintre célèbre l’amour, votre beauté et le désir ardent que j’ai de vous. Mais pour apaiser votre colère, je puis vous jurer que ce n’est pas moi qui ai choisi le sujet. C’est le peintre qui me l’a suggéré, après qu’il eut réalisé quelques esquisses discrètes et rapides de vous alors que vous étiez endormie au jardin l’été dernier. Bien sûr, il ne pouvait… Il n’a pris de vous que les traits du visage et le peu qu’il a pu voir de votre personne. Le reste de vos attraits tient plus de l’imaginaire et je ne me suis pas plus exposé que vous pour lui offrir le modèle du dieu… mais… il m’est doux de nous contempler ainsi certains soirs, et encore plus le matin alors que je me réveille et que je vous sais encore endormie, tout comme Antiope… Lorsque je me lève à l’aube et que je m’habille devant cette toile, je suis un peu Jupiter…
— Taisez-vous !
Le ton était cinglant comme un coup de cravache. Mais le comte choisit de l’ignorer. Parce qu’il savait désormais qu’Élise l’aimait. Mais qu’elle ne voulait pas se laisser submerger par ...
... l’émotion et le désir si clairement affiché de son interlocuteur. Avec beaucoup de douceur, François de Saillant lui prit la main :
— Vous connaissez le plus grand de tous mes secrets, à présent. Et j’en suis heureux car même lorsque nous serons séparés, nous serons toujours liés par ce tableau, mon amour. Et votre double sera ma tendre et unique compagne…
— Je vous en prie, répondit la comtesse en se dégageant pour partir.
— Dites-moi seulement que vous ne m’en voulez pas, que vous ne serez pas jalouse de votre sœur Antiope ! dit-il avec feu en lui reprenant les mains et l’attirant doucement à lui.
— Ne nous torturez pas ainsi… je vous en supplie… François… Ce n’est pas humain, ce que vous me demandez là…
Cette mention de son prénom, pour la première fois depuis longtemps, avait fait tressaillir le comte.
Ému, il fixa la jeune femme avec une tendresse infinie avant de lui répondre :
— Je ne veux pas partir avec cette toile si je ne peux pas continuer de vous aimer à travers elle… Je ne veux pas vous oublier et je ne veux pas que vous m’oubliiez non plus… Élise…
Le comte attira plus avant la jeune femme à lui et enlaça tendrement ses reins. Lentement il rapprochait sa bouche de celle tremblante de la jeune veuve et, sentant la résistance de sa compagne faiblir, il posa un doux baiser sur ses lèvres avant de prendre sa bouche. La passion de nouveau le dominait et il mettait dans ce baiser toute la fièvre et le désir inassouvi qu’il avait de la jeune femme. À ...