1. Portrait volé


    Datte: 04/12/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... qu’en transit. Je compte offrir cette petite maison à Pierre et Solange. Ce sera ma contribution à leurs noces.
    — Vraiment ?
    — Vraiment. Ainsi, cet endroit pourra célébrer l’amour et le plaisir, comme autrefois.
    — Vous pensez à tout.
    — Non, hélas ! Mais venez ! Le portrait dont je vous parlais est dans la pièce à côté.
    — Mais… c’est votre chambre, je crois ?
    — Oui. C’est aussi l’endroit le plus sûr pour y cacher un secret.
    
    Il ouvrit la porte et précéda Élise dans une pièce assez vaste, ornée d’une belle cheminée de pierre, de deux fenêtres donnant sur le clos, à moitié dissimulées à l’extérieur sous un rideau de roses blanches et flanquées d’un mobilier sombre dont un lit à baldaquin entouré de lourdes tentures d’un brun doré semé de broderies turquoise.
    
    Face au lit, un placard à colonnettes qui contenait une partie lingerie, et dans la partie penderie, un large rideau du même brun que les tentures. Le comte invita Élise à s’approcher et, tirant sur la cordelette qui maintenait la tenture en place, il révéla à la jeune femme le second tableau qu’il avait d’elle.
    
    Un moment, elle resta interdite, choquée par la scène antique qui se déroulait sous ses yeux. Sous le pinceau habile d’un peintre, elle figurait Antiope, nue et endormie au creux d’un tissu de brocart rouge, offerte aux regards lubriques de Jupiter, un satyre qui avait les yeux, le visage et l’allure du comte et qui, le sexe dressé, la contemplait avec désir tout en retirant habilement le dernier voile ...
    ... qui dissimulait son intimité. Le sommeil d’Antiope avait quelque chose de gracieux et presque complice avec le désir ostensiblement affiché du dieu des dieux. Les seins ronds aux pointes dressées attestaient le désir que la jeune fille ressentait en présence du satyre, et la pose d’abandon qu’elle avait adoptée finissait de traduire son accord tacite à l’étreinte amoureuse.
    
    François contemplait Élise, attendant son verdict, mais la jeune femme se détourna rapidement et sortit de la pièce sans un mot.
    
    Elle avait les joues en feu ; la colère la submergeait et elle sentait qu’elle ne pourrait plus jamais regarder le comte dans les yeux. Comment avait-il pu la faire peindre ainsi ? L’avait-il fait espionner lorsqu’elle prenait son bain ? Avait-il corrompu sa femme de chambre ? Les questions se pressaient dans son esprit tel un flot intarissable et continu.
    
    — Élise, attendez !
    — Non ! répondit la jeune femme avec colère.
    — Je vous en prie. Dites-moi que vous me pardonnez et que je pourrai emporter ce portrait chez moi.
    
    François avait rejoint la jeune femme et l’obligeait à lui faire face.
    
    Mais butée, Élise maintenait son regard baissé et d’une voix basse et sèche, elle lança :
    
    — Je ne vous ai pas obligé à me montrer ce tableau indécent. Si vraiment vous m’aimez, pourquoi ne pas m’avoir épargné cette visite ? Il ne m’était pas nécessaire de découvrir cette toile pour comprendre la teneur de votre passion. De plus, ce tableau est vôtre : vous avez seul présidé à ...
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