Portrait volé
Datte: 04/12/2020,
Catégories:
fh,
hplusag,
jeunes,
forêt,
campagne,
amour,
soubrette,
jalousie,
dispute,
pénétratio,
jeu,
mélo,
portrait,
historique,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
... Puisque je vous ai rendu le portrait, que m’importe ce que vous en avez fait puisqu’il est vôtre à présent…
— Je voudrais avoir votre accord pour emporter celui que j’ai fait peindre de vous.
La stupéfaction saisit la jeune comtesse. Un moment interdite, elle questionna :
— Vous avez un autre portrait de moi chez vous ?
— Oui. Votre portrait miniature me suit partout, mais il ne correspondait plus tout à fait à la réalité que j’ai devant les yeux chaque jour. Alors, quelques mois après mon arrivée à Beauregard, j’ai fait exécuter un portrait plus récent de vous, plus grand… et plus personnel…
— Qu’est-ce à dire ?
— Je ne peux pas vous le montrer ici. Il se trouve au pavillon derrière le rideau d’un placard dont je suis le seul à avoir la clé.
Pressentant qu’il s’agissait d’un portrait d’elle beaucoup moins sage, Élise suggéra :
— Mais… ne pourriez-vous pas le garder sans avoir à me le montrer ?
Le comte sourit :
— Je le pourrais sans aucun doute, mais vis-à-vis de vous et de ce que nous nous sommes dit tantôt, il me semble plus honnête de vous montrer cette étude… Et si vous m’autorisez à l’emporter, je saurai que je pourrai continuer de vous aimer sans honte ni culpabilité.
Un court instant, Élise plongea son regard dans celui de François. Ce qu’elle y lut à la fois d’attente, de tristesse et de résignation brisa ses dernières résistances. Le comte avait promis sur son honneur… Elle savait qu’ainsi il ne pourrait que tenir parole.
— Soit, ...
... j’accède à votre demande. Mais je voudrais être rentrée pour le déjeuner.
— Vous serez de retour pour midi. Je vous en donne ma parole.
Il lui ouvrit la porte du bureau, s’effaça pour la laisser passer. Puis, avisant Pierre qui finissait d’emballer un oranger couvert de boutons, il lança :
— Je dois m’absenter jusqu’à midi. Si jamais quelqu’un me demande, dites que je reviendrai à l’heure du déjeuner.
— Bien, Monsieur. Dois-je comprendre que vous déjeunerez avec l’équipe ?
— Il se pourrait bien. Réservez-moi une place avec vous.
— J’en prends bonne note.
— Merci. À tout à l’heure, messieurs !
Les jardiniers touchèrent leur chapeau pour toute réponse tandis que Pierre s’inclinait devant la comtesse. La jeune femme semblait tout à la fois émue et triste. Et le comte encore plus sec qu’à son habitude. Pierre se demanda si l’entretien n’avait pas été plus difficile entre eux que Solange l’avait imaginé.
Et si le couple n’allait pas tout simplement se séparer d’une façon tout aussi orageuse mais néanmoins plus discrète que lors de la querelle qui les avait opposés au mois de mars.
Rien dans leur attitude ne donnait à penser qu’ils avaient changé. Pierre soupira, pria mentalement pour que son maître soit enfin capable de persuader Élise de Beauregard…
Il pensait à Solange qui, si elle voyait le couple quitter la serre, penserait que sa victoire était proche.
Il fallait qu’il l’avertisse. Elle devait se trouver encore à l’étage privé de la comtesse.
Pierre ...