1. Portrait volé


    Datte: 04/12/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... ma place.
    — À savoir ?
    — À savoir vous le rendre. Puisqu’il vous fut doux de l’avoir lorsque vous n’aviez plus goût à rien, je serais cruelle si aujourd’hui, alors que vous repartez sur vos terres très bientôt, je vous retirais pour toujours ce qui vous a aidé à vivre.
    
    Saillant sourit et d’un ton amer répliqua :
    
    — Ma chère, nous n’avons manifestement pas la même approche de la cruauté. Vous fûtes plus que cruelle lorsqu’il y a quelques mois, vous m’avez rejeté et insulté comme si j’étais indigne de vous aimer.
    
    Une fois de plus, Élise sentit le regard lourd de désir de François sur elle. Et frémissante, ne voulant pas le laisser la dépeindre de façon aussi impitoyable, elle protesta :
    
    — Vous n’avez rien compris… semble-t-il.
    — Si, je crois que si ! Vous préférez vous cloîtrer seule pour expier les quelques instants où je vous ai tenue dans mes bras et où vous avez répondu passionnément au désir que nous éprouvions l’un pour l’autre… Vous avez l’impression que vous devez cela à Vincent !
    — C’est faux !
    — Ah oui ? Vraiment ? Alors pourquoi rougissez-vous ? Pourquoi tremblez-vous dès que je vous fixe un peu trop intensément ? Pourquoi fuyez-vous mon regard et pourquoi êtes-vous encore ici ?
    — S’il ne faut que mon départ pour vous contenter…
    
    Et joignant le geste à la parole, Élise se leva et allait tourner les talons, mais le comte fut plus prompt et vint l’empêcher de partir. Il la força à se rasseoir et, tenant les accoudoirs du fauteuil à deux mains, il ...
    ... s’agenouilla devant elle et, la regardant avec toute la colère qu’il éprouvait, il s’exclama :
    
    — Non, Élise, ce serait trop facile de partir ainsi ! Moi aussi j’ai des questions à vous poser.
    — Et lesquelles ? interrogea la jeune femme en baissant les yeux.
    — Pourquoi avez-vous cédé à mes baisers en novembre dernier ? Puisque vous avez affirmé lors de notre dernier entretien que vous ne m’aimiez pas et que vous ne m’avez jamais aimé. Il doit bien y avoir une explication à ce soudain abandon.
    — Je…
    — Eh bien, parlez ! Puisque nous en sommes aux révélations et que je vous ai avoué clairement le vol que j’ai commis et pourquoi je l’ai tu si longtemps, il me semble qu’au moins, avant de disparaître, vous me devez la vérité sur ce baiser passionné que nous avons échangé. Alors dites-moi sincèrement : pourquoi me l’avez-vous donné ?
    
    Acculée à répondre, Élise murmura :
    
    — Vincent me manquait…
    — Et vous vouliez vous consoler de lui dans mes bras ?
    — J’avais besoin de votre amitié… et je ne pensais pas que…
    — Vous ne pensiez pas que vous blottir contre moi provoquerait en moi et en vous un tel désir d’étreinte ?
    
    Gênée par les termes, Élise reprit :
    
    — Je pensais que nous étions enfin devenus amis. Nous avions affronté tant d’orages, tant de difficultés : le duc de Gand, l’enquête pour retrouver Vincent, l’épidémie… je pensais…
    — Vous pensiez mal… Nous n’avons jamais été amis vous et moi. J’ai essayé de l’être pour vous plaire et pour tenir la promesse que j’avais ...
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