1. Portrait volé


    Datte: 04/12/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... vous pourriez trouver un mari aussi attentionné, respectueux et amoureux que vous l’aviez trouvé en Monsieur ?
    — Tu divagues !
    — Non pas. Et je ne suis pas seule à penser cela. Tout le monde ici souhaiterait qu’enfin vous vous accordiez un regard… et que vous, Comtesse, ouvriez votre cœur à l’amour qui vous tend les bras !
    — Tu as écouté trop d’histoires romanesques aux veillées…
    — Peut-être, Madame, mais j’ai aussi des yeux pour voir que le comte vous aime plus que lui-même. Et qu’il est aimé, mais que cela vous est trop difficile de l’admettre.
    — Comment peux-tu affirmer de telles folies ?
    — Voyons, Madame, si vous ne l’aimiez pas, croyez-vous vraiment que vous lui auriez fait cette scène ? Croyez-vous que vous l’éviteriez avec tant de soin depuis tant de mois ? Que craignez-vous ? De passer pour une veuve indigne qui se console trop vite de la perte de son époux ? Mais à votre âge, il est tout naturel que la vie reprenne ses droits. Et vous n’avez pas à rougir de ce que vous éprouvez. Quelle femme ne serait pas sensible au charme du comte ? Je n’ai plus l’âge de plaire mais… croyez que même à l’âge qui est le mien, un homme fait comme lui me plairait infiniment.
    
    Effarée par l’aplomb de sa domestique, la comtesse s’exclama :
    
    — C’est à peine croyable ! Ma cuisinière serait amoureuse du comte de Saillant !
    — Non, Madame. Mais si j’avais votre âge et que le comte me regardait comme il vous regarde, je ne me déroberais pas.
    — Ce que vous oubliez Berthe, c’est ...
    ... que le seul homme que j’aime et que j’ai aimé de toute mon âme est le comte de Beauregard.
    — Certes. Mais Monsieur de Beauregard est mort. Aussi cruel que cela soit pour vous, c’est une réalité qui fait que votre amour ne peut plus l’atteindre. Et que cet amour doit pouvoir trouver un cœur tout aussi ardent que celui de votre défunt mari pour s’épanouir. Et si vous écoutiez votre propre cœur, vous sauriez qu’il s’accorderait à merveille avec celui du comte de Saillant. Vous êtes à bout tous les deux. À bout de chagrin et vous avez besoin d’aimer et d’être aimés… Ça n’a rien de déshonorant ou de criminel. Le comte vous aime et vous l’aimez. Alors dites-le-lui et laissez-le vous le dire…
    
    Plus qu’agacée par ce discours, la comtesse s’écria :
    
    — Décidément, c’est un complot ! Solange m’a déjà harcelée à son propos ce matin, toi maintenant…
    
    Mais sans se laisser démonter par l’accusation, Berthe répondit calmement :
    
    — Solange vous a peut-être appris le départ prochain du comte. Et elle a eu raison de le faire.
    — Ainsi tout le monde sait qu’il s’en va ? Suis-je la dernière à l’apprendre ?
    — Vous ne vous en doutiez pas après la querelle qui vous a si violemment opposés ? Un homme aussi bafoué qu’il l’a été ne pouvait guère rester ici très longtemps. Quel homme amoureux pourrait supporter d’être insulté et rejeté par la femme qu’il aime ?
    — Il m’étonnerait que je sois cause de son départ. Il y a encore quelques jours, n’était-il pas en joyeuse et sensuelle compagnie à la ...
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