1. Portrait volé


    Datte: 04/12/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... graines. Faites-moi plutôt le plaisir de revenir seulement dans l’après-midi. Et allez donc vous détendre dans la cuisine de Berthe. De toute façon, je vais arrêter d’ici une petite demi-heure, il commence à faire trop chaud sous la tonnelle.
    
    Élise acquiesça et se dirigea lentement vers l’allée qui menait aux cuisines du château. Un peu de thé et quelques biscuits seraient les bienvenus.
    
    Berthe, qui était en train d’éplucher les légumes pour le repas de midi, accueillit la jeune femme avec un grand sourire. Sans même qu’Élise le lui demande, elle se leva et alla lui chercher une tasse, fit chauffer l’eau dans une casserole sur un coin de fourneau et revint avec une boîte de gâteaux secs.
    
    — Je suis sûre que quelques tuiles aux amandes vous feront du bien ! À toujours travailler au jardin sans rien avaler, ça ne vous vaut rien. Je ne voudrais pas vous alarmer, Madame, mais vous nous faites depuis quelques mois beaucoup de souci à tous.
    — Il ne faut pas, Berthe. J’ai juste besoin d’un peu de temps. La mort de Vincent est encore si douloureuse pour moi…
    — Je sais… Mais il vous faut vivre. Monsieur le Comte ne voudrait pas que vous tombiez malade… Il a toujours voulu votre bonheur et je suis sûre que de là où il est, il n’aime pas vous voir triste et malheureuse.
    — Il me manque tellement…
    — Je le vois… mais je vois aussi que plus les mois passent, plus vous vous enfermez dans votre chagrin. Et si cela vous donne l’impression d’être normale, ça vous amaigrit, vous rend ...
    ... chaque jour plus triste et ça ne fera pas revenir Monsieur. Et puis… de vous voir comme ça, ça nous fait du chagrin à tous… et encore plus à l’ami de Monsieur.
    
    Cette allusion discrète au comte de Saillant agaça Élise.
    
    Avec brusquerie, elle répliqua :
    
    — Je ne crois pas. Le deuil de Vincent comme le deuil de son épouse n’ont pas interrompu sa vie de débauche et d’excès.
    — Croyez-vous pour autant qu’il n’a pas de cœur ni de sensibilité ? Je l’ai vu pleurer sincèrement lorsque le corps de Monsieur fut rapatrié ici. Et même si vous désapprouvez sa conduite, il s’est toujours montré un soutien constant pour vous et pour les affaires du domaine. Et si je peux me permettre, Madame, c’est pitié de le voir aussi sombre depuis que vous vous êtes querellés. Lui non plus ne mange plus guère. Il passe son temps le jour à régler des dossiers, à se tuer à soigner les arbres de la serre. Et la nuit, il erre dans le parc comme une âme en peine… Il ne méritait pas votre colère ni votre haine. Il vous aime tant…
    — Assez ! répondit la comtesse avec colère. Je ne suis pas venue ici pour parler du comte de Saillant. Juste pour me reposer.
    — Pardonnez-moi, Madame, mais… il fallait que je vous dise tout ça. Cette dispute m’a tellement retournée, et je vous vois tous deux si malheureux depuis… alors que vous pourriez retrouver ensemble le bonheur…
    — Berthe !
    — Mais c’est vrai, Comtesse ! Vous ne vous rendez pas compte que monsieur de Saillant se meurt d’amour pour vous ? Et qu’avec lui, ...
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