1. Portrait volé


    Datte: 04/12/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... l’indifférence ?
    
    Solange tenta un dernier argument :
    
    — Vous ne saurez donc pas d’où provient la miniature. Le comte vous aurait raconté comment elle était tombée entre ses mains.
    — Il me suffit de l’avoir récupérée.
    — Et si c’était un domestique qui l’avait volée ?
    — Eh bien tant pis !
    
    La discussion était close. La comtesse était décidée à passer outre. Elle se leva, se dirigea vers la psyché pour voir si sa tenue était convenable et, après un regard rapide, elle s’écria :
    
    — Allons, s’il te plaît, laisse-moi à présent. Je voudrais pouvoir descendre au jardin.
    
    Solange, agacée, répondit en désignant du menton le plateau fumant qu’elle avait apporté :
    
    — Vous n’avez même pas déjeuné.
    — Je n’ai pas faim.
    — Vous dites toujours cela et vous finissez au bord du malaise.
    
    Élise ne répondit pas. Un pli de contrariété se dessina sur son front. Elle se détourna rapidement avant de sortir de la chambre.
    
    Solange soupira. Peut-être avait-elle eu tort de penser que la comtesse irait demander raison à François de Saillant. Elle était pourtant sûre… Elle regarda sur la coiffeuse : la miniature n’y était pas. Elle n’était pas non plus sur la table de chevet ou encore sur la console… La camériste sourit. Élise avait emporté le portrait avec elle.
    
    --oOo--
    
    Une heure s’était écoulée après cette conversation. Élise rattachait plusieurs branches de rosiers grimpants tout en repensant à son entretien d’avec Solange. Le portrait battait dans la poche de son tablier ...
    ... et elle ne cessait de voir mentalement François contempler son image avec les yeux de désir, ceux-là mêmes qu’elle avait surpris plusieurs fois lorsqu’ils étaient ensemble. Un frisson de volupté l’étreignit. Et elle se maudissait intérieurement de l’avoir éprouvé lorsqu’elle se piqua fortement. Un peu de sang coula et elle ne put s’empêcher de s’écrier :
    
    — Au diable ces branches !
    
    Le jardinier qui travaillait à ses côtés sursauta et tourna vers la comtesse un regard étonné et chagrin. Élise adorait ses roses et elle prenait un soin jaloux de les entretenir avec le plus grand dévouement chaque fois qu’il était nécessaire. C’est ainsi qu’elle avait constitué en rassemblant différents grands massifs et grimpants éparpillés dans le parc, et avec le secours d’Albert le vieux jardinier, une roseraie magnifique à Beauregard.
    
    Aussi de la voir brusquement énervée pour une broutille contrariait le vieil homme. Que se passait-il donc ?
    
    Élise, sous le regard broussailleux et inquisiteur d’Albert, se troubla :
    
    — Pardonnez-moi… Je suis un peu fatiguée, je crois. Je vais faire une pause.
    — Vous devriez prendre une tasse d’infusion, de la marmelade et quelques biscuits. Je suis sûr que vous n’avez rien mangé encore ce matin. Et c’est la faim qui vous fait dire des méchancetés aux fleurs.
    
    Élise sourit.
    
    — Vous avez sans doute raison. Voulez-vous que je vous rapporte quelque chose ?
    — Prenez pas cette peine, Madame ! J’ai ma chopine et mon casse-croûte dans le panier à ...
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