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Portrait volé
Datte: 04/12/2020, Catégories: fh, hplusag, jeunes, forêt, campagne, amour, soubrette, jalousie, dispute, pénétratio, jeu, mélo, portrait, historique, Auteur: Musea, Source: Revebebe
... rejoindre son bureau. Il était très ému, troublé d’avoir évoqué ses souvenirs et ne voulait pas le montrer à son intendant. — Les factures du prince de Broglie sont prêtes ? lança-t-il d’une voix sévère en s’éloignant. — Je m’en suis occupé hier soir, Monsieur. Vous n’avez plus qu’à les signer. — Fort bien, Pierre. Puisque tu es maintenant bien entendu à tout, je vais pouvoir traiter les derniers dossiers difficiles avant mon départ. Et terminer d’annoter le livre des bains traitants contre les cochenilles. La solution vinaigrée que nous avons testée hier me paraît suffisamment intéressante pour être confiée sans danger aux jardiniers de nos clients. Il faudra leur en faire tenir une bouteille à chacune de nos prochaines livraisons. — J’en ferai part à notre chimiste. — Merci. Ne me dérange pas ce matin. Et veille à ce qu’aucun ouvrier n’ait besoin de mes services. J’ai besoin de calme pour rédiger les contrats. — Il sera fait selon vos désirs. La porte se referma sur le comte et Pierre soupira. Il avait réussi à garder son secret ; le comte n’avait rien suspecté de son entretien et ne l’avait même pas avisé de la disparition de la miniature. Mais peut-être ne s’en était-il pas encore aperçu. --oOo-- Pendant ce temps, dans la chambre d’Élise, Solange brossait avec énergie la longue chevelure brune de son amie, faisant crisper les paupières de la comtesse que le démêlage faisait souffrir. — Voilà… un dernier passage et j’ai terminé ! — Enfin… qu’as-tu ...
... donc pour tirer aussi fort ? — L’envie de vous voir belle… — Belle… Élise soupira. La jeune veuve n’avait plus envie de l’être à présent, pour personne. Elle s’était fait coudre en plusieurs exemplaires la même robe noire austère à laquelle, depuis un mois, elle avait seulement ajouté quelques rubans gris clair. Le temps chaud de juin avait beau la contraindre à porter en dessous un corsage écru, jamais Élise n’était tentée de reprendre ses tenues d’autrefois. Trop claires, trop empreintes de bonheur perdu, elle les jugeait trop indécentes. Désormais, elle ne voulait plus qu’une coiffure sage en chignon retenu par des peignes d’écaille blonde ornés d’onyx. Solange natta donc les beaux cheveux souples avant de les enrouler sur la nuque de la jeune femme et de fixer quelques pinces piquetées de perles noires. Si Élise ne portait plus de bijoux depuis la mort de Vincent son mari, hormis son alliance et sa montre, Solange avait réussi à lui faire accepter des pinces à cheveux joliment décorées de pierres semi-précieuses. Et chaque matin, à l’insu de sa maîtresse, elle se plaisait à lui composer un chignon aussi élégant que possible. — Il fait encore frais pour la saison. Crois-tu vraiment que je doive porter cette blouse blanche sous ma robe ? La noire me paraissait plus… — Il fera chaud cet après-midi, coupa Solange. Et puisque vous avez décidé d’aller vous occuper des rosiers grimpants : mieux vaut que la chaleur ne vous accable pas. Vous rappelez-vous ...