1. Quand on touche le fond


    Datte: 21/11/2020, Catégories: fh, amour, cérébral, consoler, Auteur: Laetitia, Source: Revebebe

    ... Ses lèvres, son visage, ses membres tremblaient. Elle sonna enfin, en fermant les yeux et en baissant la tête.
    
    La porte s’ouvrit. Elle releva la tête. Il était là devant elle. Elle faillit lui sauter au cou. Elle se retint. Par contre les sanglots l’envahirent. Elle pleurait à chaudes larmes.
    
    Il la regardait, le visage fermé.
    
    — C’est toi, dit-il enfin au bout de quelques secondes, d’une voix blanche.
    — Oui, lui répondit-elle entre deux sanglots.
    — Entre.
    
    L’appartement était petit, une chambre au fond, une cuisine sur la gauche, un séjour avec juste un canapé, un fauteuil, une table basse, une télé.
    
    — Assieds-toi, lui dit-il en désignant le fauteuil.
    
    Il s’installa en face sur le canapé.
    
    — Merci, peut-être que je te dérange, peut être que tu attends quelqu’un, lui dit-elle, prise d’un doute.
    — Non, personne.
    
    Alice n’arrivait pas à se lancer. Ses larmes se calmaient.
    
    Elle prit sa respiration et elle sortit tout en bloc.
    
    Elle lui raconta tout depuis le début, ce qu’elle avait fait, le dégoût que ses actes lui avaient procuré aussitôt après, dégoût qui n’avait pas faibli depuis six mois. Elle lui dit que ses regrets ce n’était rien à côté de ce qu’il avait vécu à cause d’elle. Elle lui dit qu’elle n’avait aucune excuse. Elle lui dit qu’elle l’aimait à chaque phrase. Que sans lui, sa vie n’était rien. Oh bien sûr, elle aurait dû y penser avant. Impardonnable, elle l’était. Elle l’aimait.
    
    — Voilà, dit-elle après son laïus, un sanglot lui ...
    ... revenant dans la voix. Mon vœu le plus cher est de te récupérer. Je conçois que tu m’en veuilles encore et que tu me rejettes à nouveau. Mais au moins, je voulais te le dire en face et te voir une dernière fois, si c’est ton choix.
    
    Elle ne rajouta pas que s’il la repoussait, elle irait directement se jeter d’un pont en sortant. Ça, elle le garda pour elle.
    
    Fred gardait le silence, le regard fixé sur elle. Son visage ne laissait rien paraître de ses sentiments.
    
    Alice vit que c’était terminé. Elle se leva en disant :
    
    — Je vais y aller. Au revoir, Fred, merci de m’avoir écoutée.
    — Non attends, lui dit-il, comme s’il émergeait d’un rêve.
    
    Il lui raconta aussi tout. Ses doutes, sa colère, son envie d’aller casser la gueule au type, d’aller lui mettre une paire de gifles à elle au restaurant, son effondrement, sa tentative de suicide. Il parla de la colère qui revint à son réveil dans la nuit à l’hôpital. Une colère différente, plus froide, quand il décida de ne jamais la revoir. Il lui raconta son changement de vie, de ville, de boulot. Bien sûr, les choses s’étaient tassées depuis. La colère envolée. Mais il ne s’était pas résolu à faire machine arrière. Son foutu ego, son orgueil. Et puis les doutes bien sûr. Y en avait-il eu d’autres avant ? Et après ? Et puis il avait peur qu’elle soit installée avec l’autre type après son départ. Il lui avoua qu’un week-end, il était rentré, était venu devant la maison, n’avait pas sonné. Les volets étaient fermés, mais la voiture ...
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