Danielle solo - Histoires de Sexe

Danielle solo

... mon derrière, enfin, le petit trou.
— Non, j’entretiens les poils courts, c’est tout.
— Moi, je me rase, c’est un moment privilégié, les soins de ma vulve. J’ai mis un doigt dans mon derrière.
— Je ne faisais jamais ça. Aujourd’hui, je le fais.

Les phrases deviennent courtes, la parole hachée.

— Je sens qu’on va essayer, d’accord ?
— Oui, je l’ai pris à la main, je le frotte contre ma fente.
— C’est gros quand même, je n’ai pas l’habitude
— Je l’ai perdue. Mais dites-moi quand vous le rentrerez, je l’enfoncerai en même temps.

Danielle sent son corps trembler, plus de frustration que de désir encore. Même enfouie sous sa couette, elle évacue son froid interne, se maudit de cet exercice de conversation indécente. Presque, elle appuierait suroff pour se dégager.

Un silence s’établit, chacune hésite avant de se livrer à soi-même. Les mots se font hésitants, la demande plus timide. Martha n’ose pas, le bout arrondi n’allant pas au-delà de l’écartement des chairs superficielles, Danielle fait aller et venir l’objet de haut en bas, comme un gros doigt. Elles retardent l’une et l’autre l’extrême de la confidence, reculent le temps du viol dernier de leur intimité.

— Martha, vous êtes toujours là ?

En espérant que le seul silence lui répondrait.

— Oui, je suis énervée, je vais le faire, là, je l’enfonce, ohhh… c’est… très… bon

Danielle se tétanise, le temps d’une révolte interne, puis, doucement, elle appuie, sent sa chair s’ouvrir, son ventre se ...

... remplir.

— Martha, c’est très très bon, je suis trempée. Nous sommes folles.
— On se rappelle après ? Vous préférez ?
— Non, restez là, pas la peine de se parler, on s’écoute seulement.

Les petits cris se ressemblent, les soupirs, même les lèvres mordues ont un bruit, puis les halètements quand les sexes pénétrés guident le corps tout entier, quand les bruits mouillés se font moins secrets. Chacune adopte un rythme, mais elles vont ensemble le même chemin, en poussant le ventre vers l’avant, écoutant les vagissements de l’autre et les faisant siens comme si elles étaient à se toucher.

Les mots se bousculent, incohérents, faits de stridences et de feulements pour culminer dans des « oui » prolongés, mourant sur une main qui s’apaise.

— À tout à l’heure, je vous rappelle.

D’un commun accord, elles se quittent, et le froid retombe, elles imaginaient se livrer avec plus de fougue encore, seules, à leur amant synthétique, être plus violentes, plus indécentes, dire des insanités de vieilles filles frustrées, elles se retrouvent dans un désert, une grande froidure, réalisant, sans l’admettre encore, qu’elles ont fait l’amour ensemble, avec le même amant, avec la même amante.

— Merde, occupé.
— Scheisse, besetzt.

Touche bis, frénétiquement.

— Danielle, 35 Domenicusstrasse, 3e étage, pas loin.

Elle court, s’habille sans se laver, dévale le couloir, se rue à l’extérieur, sans hésitation, sans réfléchir vers n’importe quoi. Pas grave, seulement, une présence, pas ...