1. Danielle solo


    Datte: 19/11/2020, Catégories: f, voyage, cérébral, Masturbation jouet, portrait, Auteur: Ortrud, Source: Revebebe

    ... conversation, tout en pelotant les sexes de latex. Danielle se décide, Martha aussi et elles font un tour de magasin avant de payer. Danielle a hâte de rentrer dans sa chambre, mais, dernière concession et suprême plaisir, elle admet de retarder le moment décisif.
    
    — Mesdames, oui, vous avez fait un bon choix, ce sont des articles qui vous satisferont. Tout est naturel, et les deux femmes sortent en bavardant. En Allemagne, café et gâteaux sont indissociables de 16 heures.
    
    On pourrait imaginer qu’une gomme magique effaçât les circonstances de la rencontre, que les deux femmes, rassurées sur l’opinion qu’elles peuvent avoir l’une de l’autre, s’orientassent vers des sujets qui feraient honneur à leurs compétences, mais non, l’empreinte de la confidence écarte les idées importunes, quand on nage dans la confiance des secrets, on n’a pas envie de s’en départir.
    
    — Danielle, j’espère que vous aurez beaucoup de plaisir avec votre compagnon. Je suis votre double, vis seule, et j’ai besoin de satisfaire mon corps, je pense que vous faites de même.
    
    Ces choses intimes paraissent tout à coup si naturelles qu’elles en perdent leur caractère gênant.
    
    — Mon veuvage est ancien et je n’ai pas été très heureuse en ménage, je suis restée longtemps handicapée d’affection. Aujourd’hui, c’était un miracle de vous rencontrer, vous qui avez toujours été seule, j’ai l’impression d’émerger.
    
    C’est une complicité qui s’établit dont il faut imaginer l’étrangeté : deux femmes, ayant ...
    ... chacune dans son sac un godemiché, sachant l’une et l’autre que, tout à l’heure, elles vont s’écarteler, nues, pour le faire pénétrer dans leur sexe échangent des confidences alors qu’elles ne se connaissaient pas une heure auparavant. Elles distillent leur désir dans la banalité du discours, émues d’évoquer sans le dire leur agitation intime.
    
    — Et si nous nous téléphonions tout à l’heure, après, enfin, oui, après, pour se raconter ?
    — Mais oui, c’est une idée. Les deux femmes rient, un peu émoustillées.
    
    Elles se quittent avec ces petits gestes, comme laisser traîner la main sur l’avant-bras de l‘interlocutrice, on s’éloigne sans en avoir envie, en tournant la tête, avant de se séparer, un retard que Saint-Simon aurait dit « forlongé ».
    
    Danielle se retourne une dernière fois pour rencontrer encore le regard lointain de Martha qui a fait la même chose au même moment. Un geste de la main, chacune va au déduit pour son propre compte.
    
    Dans sa chambre, Danielle accomplit le rite du plaisir avec lenteur ; elle a posé l’objet sur son lit, enlève ses vêtements en les pliant avec soin. Elle retire sa culotte en jetant un regard sur le fond, ah oui, taché, ben sûr, elle a coulé, est-ce que Martha a mouillé elle aussi ? Déjà, elle se projette sur sa partenaire virtuelle. Nue, elle hésite, va vers la salle de bains, mais non, inutile de faire une toilette, elle est seule, et sent, en marchant, que ses chairs sont visqueuses, accueillantes. Elle retarde tant qu’elle peut le moment ...
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