Abélia, ou l'impudeur - Histoires de Sexe

Abélia, ou l'impudeur

... temps, rieuse, inspirant mes effluves, soupirant au gré de mes ondulations obscènes ; n’en pouvant plus, je plaquai son visage contre ma moule et lui ordonnai de me laper sans plus attendre.

Étrangement, ce fut moi qui pensai la première aux deux garçons. N’avais-je pas atteint encore l’orgasme que je relevai la tête de mon amante. Elle comprit aussitôt ce geste, pressa sur mes lèvres une bouche encore suintante de ma liqueur, et me dit :

— Ça fait vingt minutes, qu’est-ce qu’on fait ?
— On y va, voilà ce qu’on fait !
— Comme ça ?, me dit-elle en auscultant mon corps d’un mouvement de tête.

Je ne répondis pas et m’avançai toute nue, une boule chaude au fond du ventre, dans notre salon. Ce fut au moment où j’entrai dans la pièce, tenant ma chérie par la main, que je compris qu’au fond de moi, avait toujours résidé un désir d’exhibition, pulsion qui eût été sans doute éternellement refoulée si cette Sappho ne m’avait pas, sur les bancs d’une université de province, définitivement envoûtée. Tandis qu’une sensation lointaine, juvénile, me revenait au corps et à l’esprit, vivant vestige de ce plaisir immense de se savoir nue, s’ajoutait celui de se comporter en salope – je n’avais pas ôté les bas crèmes, mes lèvres étaient gonflées et mes tétons, excités par l’extrémité de mes cheveux, pointaient ; les deux hommes me regardèrent attentivement, sourcil levés, suite à un mouvement de surprise qu’ils peinèrent à dissiper, de même que leurs sexes, qui dans la geôle de ...

... leurs pantalons ne demandaient alors qu’à se déployer. Après un « un peu de vin, messieurs ? », je me penchai si exagérément sur la table basse, buste en avant et fesses bien cambrées, pubis affiché devant eux, que ces hommes ne purent manquer une miette de cette lune entrouverte, prête à l’emploi, et de cette petite étoile mauve, qui palpitait au-dessus – pour que ces hommes pussent goûter le plus confortablement aux détails de mon anatomie, je n’avais pas hésité, de la main gauche et après avoir mimé une petite claque, à pousser au plus loin l’écartement de mon derrière, dans une si obscène proportion que leurs tiges, fort heureusement prisonnières de leur étui, m’eussent le cas contraire comblée aussitôt.

En vérité, c’était moins vers ces deux queues que mes provocations tendaient qu’en direction de ma compagne, que je savais sensible, historique de ses pages pornographiques oblige, à ce genre de tribulations putassières. Afin que ces deux hommes, excédés de leur désir, ne m’embrochassent pas sur le champ, je m’en éloignai un temps, papotant de loin, farfouillant dans la cuisine, me rassasiant de chocolat, cuisses grandes ouvertes, sur le petit pouf. Je me surpris même, tandis que nous évoquions le dernier blockbuster, à me titiller négligemment le bouton, s’agissant peut-être là d’un geste tout à fait normal, tout à fait admis en société, les doigts pourtant tachés de Nutella. Prise d’une envie de pisser, je ne fermai pas même la porte de la salle de bain et, le sexe ...