1. Abélia, ou l'impudeur


    Datte: 24/04/2018, Catégories: f, fh, ff, 2couples, jeunes, cadeau, copains, cinéma, Voyeur / Exhib / Nudisme rasage, Oral 69, hsodo, Partouze / Groupe init, confession, nostalgie, Auteur: Silène, Source: Revebebe

    J’ai toujours été pudique. Cette pudeur-là, je l’exige aussi chez les autres : oh, je me souviens encore de mes colères, piquées lorsque ma mère, à la plage, avait osé se faire bronzer, seins nus ! Mais dans l’intimité, cette pudeur se double chez moi d’un plaisir immense à se savoir nue. Afin de sentir ma couette sur le flanc de mon corps, il m’arrive encore d’ôter mes vêtements, la chaleur de ma peau se confondant avec celle de mon souffle, de ma respiration. Je ne tarde pas à faire de ces moments ceux de la recherche tâtonnante du plaisir, plaçant un traversin tout près de moi, juste entre mes cuisses, y plaquant un sexe déjà humide. Avec le recul des années, je pense que ce plaisir a toujours fait partie intégrante de mon humble personne. Or, sa recherche a conditionné une part importante de ce qu’il advint quelques années de moi – à ce sujet, je ne peux en faire le compte-rendu sans éprouver aussitôt une certaine amertume, si ce n’est une franche nostalgie. Dans ce texte, j’aimerais néanmoins vous faire partager un épisode qui mit à mal cette pudeur maladive. Par chance, ma mémoire a gardé une formidable – et très encombrante – minutie. Avec le recul des années, il semble que c’est tout un rapport au corps et à autrui qui fut à jamais chamboulé ; c’est tout justement ce bouleversement-là que j’ai dans l’idée de restituer. Il s’agit en effet de dépeindre, avec le plus d’acuité possible, les prémisses et les articulations de ce chambardement, sans ne rien sacrifier à la ...
    ... pâleur de l’oubli, sans ne rien laisser aux eaux froides du temps.
    
    Cet épisode nous fait remonter à mes premiers pas dans la vie adulte.
    
    Le baccalauréat en poche, je décidai d’entamer, avec la soucieuse bénédiction de mes parents, des études d’histoire de l’art. J’étudierai à l’université de Bordeaux. S’ensuivirent les turpitudes liées à mon installation, l’inquiétude de ma grande sœur, qui ne tarda pas à chapeauter dès l’été ces lénifiantes recherches d’appartements. On me trouva un studio proche de l’université, un peu trop cher, un peu trop loin du centre historique, un peu trop triste. Une fois licenciée, quelle diplomatie ne me fallut-il donc pas employer pour convaincre mes parents de déménager dans une colocation en plein centre-ville ! Pour cela, je devais remplir deux obligations : d’une part, trouver un petit job, et d’autre part formuler l’esquisse d’un projet professionnel « viable ». Il vrai que je préférais pour l’instant étudier prédelles, coffres de mariages, chefs-d’œuvre de la divine Renaissance Italienne que le sinistre marché de l’emploi.
    
    En vérité, ce fut Abélia qui incarna la caution morale de ce déménagement. Mes parents avaient déjà fait sa connaissance, le temps de petites vacances, tandis que nous préparions chez eux les partiels. Dès lors, tout entre nous ne pouvait que bien se passer – quoiqu’avant de m’installer avec elle, je connaissais moins Abélia que je ne me plaisais à le penser. Celle-ci m’était plus âgée de deux ans, elle portait à ...
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