1. Abélia, ou l'impudeur


    Datte: 24/04/2018, Catégories: f, fh, ff, 2couples, jeunes, cadeau, copains, cinéma, Voyeur / Exhib / Nudisme rasage, Oral 69, hsodo, Partouze / Groupe init, confession, nostalgie, Auteur: Silène, Source: Revebebe

    ... merveille un carré à frange façon Élisabeth Taylor, son nez orné d’un bijou doré avait d’ailleurs tout de celui d’une Cléopâtre, et en dépit de sa petite taille la jeune femme ne dégageait pas moins un pouvoir attraction bizarre : fut-elle vêtue d’un jean et d’un tee-shirt qu’une étrange langueur émergeait tout de même de sa silhouette, de son visage cerné par le charbon de ses cheveux, tel un écho sensuel à lourdeur de ses paupières, au mat de sa peau, au charnu de ses lèvres, à la rondeur insolente de ses seins. Je ne sus jamais si le pouvoir attraction que je lui supposais était réel ou bien nourri des feux de mon imagination ; toujours est-il que j’avais désiré devenir son amie. D’un TD à l’autre, j’avais espéré faire de cette fille de feu ma plus proche confidente. Le fait qu’Abélia m’eut proposé de prendre la relève de feu son petit ami, au 18 rue de…, relevait de ces victoires secrètes dont les imaginations brûlantes ne s’avouent qu’à grand-peine. Dès lors, j’oubliai de demander à celle-ci plus de détails : j’entrai sans plus d’appréhension dans une vie nouvelle, sans plus me soucier de la fuite précipitée, et pourtant chargée de sens, de son ancien petit copain.
    
    Se dissipa dès les premiers jours une part importante de mes appréhensions. En effet, aux côtés d’Abélia, l’entente domestique avait été presque immédiate. Je connaissais pour la première fois la vie en commun, les tours de vaisselles, les soirées fast-food devant une série télé, les moments de ...
    ... réconforts, passés les désagréments causés par ce qui me servait de petit boulot, les temps de révisions à peine troublés par des plaisanteries, les attentions, les rires. Si nous bénéficiions toutes deux une chambre dans ce bel appartement de plain-pied, pourvu d’un grand salon aux pierres apparentes, qui donnait sur une petite cour intérieure absolument vierge de vis-à-vis, nous multipliions dans un premier temps les moments passés en commun.
    
    Aussi éprouvais-je une satisfaction particulière à savoir Abélia près de moi. J’aimais l’imaginer vivre – elle travaillait à mi-temps pour une galerie d’art, et ressentais une satisfaction discrète à abreuver mes pensées de ses paroles et de son image, à me sentir entrer dans son corps comme dans chacune de ses petites manières, reprenant ses intonations, effleurant ses tics de langage, imitant cette lente respiration qui ponctuait ses jolies phrases. Mon petit ami de l’époque ne comprit évidemment pas pourquoi je m’efforçais désormais de prononcer correctement les voyelles, m’acharnant plus que de mesure sur les mots « autre », « rose », « lait », « aube ». Je me sentais bien incapable d’exprimer un sentiment que je ne m’avouais déjà qu’à grand-peine : ce que je savais, c’est que tandis qu’elle me frôlait le bras, me gratifiait de bisous sur la joue, de pâtisseries et d’éclats de rire, j’étais prise d’un tourment si doux qu’il m’était bien difficile de décoder autre chose que les signes de l’amour, ou bien ceux et plus simplement, d’une ...
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