1. Abélia, ou l'impudeur


    Datte: 24/04/2018, Catégories: f, fh, ff, 2couples, jeunes, cadeau, copains, cinéma, Voyeur / Exhib / Nudisme rasage, Oral 69, hsodo, Partouze / Groupe init, confession, nostalgie, Auteur: Silène, Source: Revebebe

    ... toujours groggy, gardait sans plus de réaction les yeux fermés. Je ne m’offusquai pas : ce fut là un geste absolument vierge d’arrière-pensées, une formule d’accompagnement et d’attention, somme toute. Cette dame, d’une soixantaine d’années peut-être, me sourit avec une grande bienveillance. Elle ôta sa main de la cuisse de mon amie, puis elle prit la mienne. Je m’avançai un peu, afin de faciliter ce que je devinai déjà. Elle porta ma main à ses narines, me respira, et par là même s’imprégna des senteurs de la vulve d’Abélia. Cette dame prit ensuite une grande inspiration, ferma les yeux, me rendit cette main.
    
    Dans une indifférence feinte, elle dit quelques mots à l’oreille de celui qui devait être, à sa gauche, son époux. De la soirée, tandis que de mon côté, je tentai de reprendre mes esprits, elle ne devait jamais plus nous regarder. Mais comme mise à confiance par l’attention toute féminine qu’avait eue cette femme, j’approchai ma bouche des lèvres de ma belle et l’embrassai une fois de plus. Le goût de sa salive se mêla à l’odeur sourde qui avait tantôt imprégné sa bouche, lorsque j’avais essayé maladroitement de réprimer son râle. Elle ouvrit les yeux, se tortilla à nouveau, afin de faire descendre sa robe à un niveau de pudeur qui fût enfin acceptable. Puis elle s’approcha de mon oreille. Mélisande mourrait en silence ; de sa voix chaude, un peu roque, Abélia rassasiée me dit un bref, et fort pudique, « merci », puis elle me rendit sans plus de mots le baiser que ...
    ... je venais de lui offrir.
    
    *
    
    Après l’opéra, nous comptions originellement boire un coup et discuter du spectacle. J’espérai que nous nous écartassions du projet, réduisant au strict minimum la soirée passée à l’extérieur. Mais Abélia, visiblement requinquée par l’orgasme du dernier acte, avait bel et bien l’intention de faire la fête en ma compagnie.
    
    — On va boire, boire, s’amuser, on va rentrer, et puis, ma puce, on va baiser comme des folles ! dit-elle si fort, sur le chemin du bar, que je ne pus réprimer l’un de ces familiers mouvements de honte.
    
    Mais je souriais, tout de même : elle me tint la main de bout en bout du trajet. C’était un bar un soi-disant hype, décolletés vulgaires, gloss, fond de teint et paillettes sur les seins. Tandis que nous trinquions au mojito, j’observai ma belle, et trouvai celle-ci d’une classe infiniment supérieure à celle de ces insupportables dindes, accablant leurs images en plastiques de tout aussi redondants selfies. Abélia connaissait mes opinions tranchées à propos du « culte des apparences » et de la « société du spectacle ». Dès le deuxième cocktail, elle ne brisa pas moins mes réticences, et nous prîmes toutes deux l’un de ce fameux autoportrait. Suite à cela, je glosai un temps sur les vanités contemporaines, sur le simulacre, mais celle-ci, hilare, m’interrompit sans ménagement :
    
    — Espèce de gourde, regarde comme on est bonnes !
    — Pas autant qu’en vrai, répliquai-je en gloussant comme une adolescente.
    
    La lumière vira ...
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