1. Pensées pour moi-même (4)


    Datte: 03/11/2020, Catégories: fhh, vacances, hotel, hsoumis, fdomine, vengeance, journal, lettre, Auteur: CamilleM, Source: Revebebe

    ... quoi ils ont bien souri), ai avalé ma bière d’un trait en m’arrangeant bien pour que le liquide s’engouffre trop vite dans ma bouche, déborde de mes lèvres et me coule le long de la gorge, des seins et du ventre ; puis, j’ai prononcé sur un ton très aristocratique :
    
    — Oh, que ma fois c’est embarrassant, n’est-il pas : le tapis va être taché. Vite, vite, Messieurs, il faut arrêter cette inondation.
    
    Le premier crétin a voulu avancer la main pour m’essuyer ; le second, plus crétin encore, est parti à la recherche d’un mouchoir. Alors, les arrêtant tous deux, j’ai lancé la première vague de l’assaut en suggérant, d’une voix qui ne tremblait pas :
    
    — Messieurs, à quoi pensez-vous ? Nous n’allons quand même pas abandonner ce doux breuvage : humectez-en donc vos langues, et que l’ivresse vous vienne au moyen du flacon.
    
    Bon, je te l’accorde, j’exagère un peu. J’étais moins lyrique que cela, c’est vrai. Mais si je t’avais dit que les mots que j’ai réellement prononcés étaient moins subtils et plus directs, que c’était en fait :
    
    — Enlevez-moi la bière avec vos langues.
    
    Je suis persuadée que tu m’aurais reproché de n’avoir aucun sens de la poésie.
    
    * * *
    
    Ils ne s’en sont pas privés, tu imagines bien. Je ne sais si ton homme de temps à autre te passe ainsi la langue tout le long du corps. Bon,a priori, ça a l’air dégoûtant : c’est vrai, quoi ! On a tous en tête les lèches que nous ont faites, à un moment ou l’autre de notre vie, les caniches et autres chiens du ...
    ... genre, et on se souvient tous que c’est à la fois terriblement mouillé et même bavant (comme dansLa Folie des Grandeurs, tu te rappelles), et en plus, froid et râpeux au pas possible. Franchement, j’en ai moi-même encore la chair de poule.
    
    Mais quand c’est un homme qui te fait cela, mmm ! Il faut le dire : ça, c’est quand même fort différent : d’abord, s’il applique la langue sur ta peau, c’est loin d’être comme le toutou de mémère. S’il le fait, c’est uniquement avec le bout de la langue ; et là, non seulement ce n’est pas mouillé, ce n’est pas bavant, ce n’est ni froid ni râpeux, non, c’est juste stimulant comme un petit doigt qui s’en va se promener à la rencontre de ton corps, c’est littéralement l’homme qui te goûte comme la meilleure glace de sa vie et qui te donne la promesse qu’il ne pas oublier de passer partout où c’est possible, que ce soit sur la plaine de ton ventre, sur les sommets si appétissants de ta poitrine et sur ceux de tes fesses, sans parler, but ultime, du précipice qui commence au creux de tes reins pour se terminer là où se trouve le détonateur principal.
    
    Alors, quand tu as deux bouts de langue que te font cela, je te dis pas ! Moi, c’était la toute première fois, et pour le dire sans détour, je fondais, et je le dis non seulement de façon imagée, mais aussi en référence à ma propre physiologie : je fondais, si pas entièrement, du moins à l’endroit où je ne demandais qu’à me mettre les mains. Aussi, pour éviter quand même de finir comme un bonhomme ...
«12...8910...42»