Pensées pour moi-même (4)
Datte: 03/11/2020,
Catégories:
fhh,
vacances,
hotel,
hsoumis,
fdomine,
vengeance,
journal,
lettre,
Auteur: CamilleM, Source: Revebebe
... exemple, jamais interrogés sur le fait qu’ils aient ou qu’ils n’aient pas de copines attitrées qui les attendaient sur le continent (compte tenu de mes intentions, c’était somme toute assez logique, non ?). Pouvais-je dès lors m’étonner de leur silence ?
Il n’empêche : même si c’était ce que nous avions convenu tacitement, je ne parviens désespérément pas de mon côté à respecter cette clause de notre accord tripartite. Je ne veux pas aller jusqu’à dire que je suis tombée amoureuse, non, ce serait trop ; mais de toute évidence, il y a eu une espèce d’incident sentimental, au cours duquel j’ai acquis le statut de victime collatérale d’événements que j’ai moi-même provoqués ; bref, en d’autres mots, je suis aujourd’hui une sorte d’arroseuse arrosée.
Ceci dit, et après y avoir quand même mûrement réfléchi, je ne suis pas très certaine non plus que pour David et Jean-Philippe les choses soient beaucoup plus faciles que pour moi. J’ai par exemple du mal à m’imaginer clairement ce que ces deux amis de longue date ont pu se raconter ou ce qu’ils ont pu faire de leur dernière journée de vacances, une fois que je les ai définitivement quittés dans le terminal ferroviaire. Il m’étonnerait fort, par exemple, que Jean-Philippe ait pu se permettre d’adopter une attitude ou une conversation de mecs un peu scabreuse avec David. Il est plus probable en fait qu’ils ont passé ce dernier jour à se renfermer chacun dans une sorte de bulle personnelle, évoquant en solitaire le souvenir de ...
... celle qui serait à tout jamais indissociable de ce voyage outre-Manche. Je les imagine mal en tout cas faire comme si rien ne s’était passé et aller stupidement visiter Buckingham Palace ou le Musée des Portraits sans se sentir un peu à côté de leurs pompes. Je ne pense pas me tromper beaucoup en pronostiquant que le retour à Arras a dû être pour eux comme une délivrance.
Tu m’excuseras de t’embêter avec ma nostalgie mélancolique, Alice. Ce n’est pas la première fois que je me sens aussi mal dans ma tête, mais il me semble que cette fois-ci, c’est un peu plus douloureux que les autres fois : pour tout te dire, j’ai l’impression de refaire le même parcours mental que celui qui m’a fait plonger quand Nicolas est parti. Je m’attends à passer des moments difficiles dans les semaines à venir. Mais rassure-toi : probablement, ce sera aussi comme les autres fois : comme le dit la morale de la fable : « Sur les ailes du temps, la tristesse s’envole. »
Voilà, cette fois, je crois bien être arrivée au terme de mon récit. Je sais qu’il serait stupide de te remercier, Alice, pour toute la patience dont tu as fait preuve tout au long de mon histoire (que tu aies d’ailleurs sauté ou non les passages les moins convenables) : après tout, nous nous sommes juré mille fois d’être amies pour la vie et je connais toute la valeur de ce serment renouvelé. Tu sais qu’en cas de besoin, tu pourras tout autant compter sur ma compréhension… même si cette compréhension devait n’être, comme la tienne, ...